samedi 10 décembre 2016

Quand les bras de Morphée sont introuvables

Désolée mon amour

Ce soir j'étais persuadée que nous étions prêtes. J'ai cru avoir les épaules assez solides pour passer outre tes cris et tes pleurs. Ce soir, j'ai voulu te mettre dans ton lit. Je savais que ça allait être compliqué. Car à 15mois tu n'as jamais été bien dans un lit de bébé.

Cependant, ce soir,  j'avais vraiment envie de passer le cap, pour trouver un meilleur sommeil. Tu sais j'adore dormir avec toi mon amour, mais Maman est fatiguée ces temps ci et dort très mal. Cela fait bien longtemps qu'elle n'a pas dormi seule dans son lit et qu'elle n'a pas connu une vraie nuit de sommeil. C'est pourquoi maman t'a déposée dans ton lit à barreaux, en espérant que tu trouves le sommeil. Tu as lutté ce soir contre la fatigue, frustrée et apeurée de ne pas te blottir contre moi ce soir pour trouver le sommeil. J'ai voulu tenir bon, épuisée de ne pas pouvoir me poser tranquillement dans la pièce d'à côté. J'ai gardé mon sang froid devant toi, à venir te parler et te donner la sucette .
Au final, j'ai pris le temps de me poser cinq minutes, tu avais l'air de te calmer, mais quand je suis revenue, tu as recommencé de plus belle. J'ai cru que j'allais craquer. Alors je suis sortie. J'ai fermé la porte derrière moi. Ton père est arrivé en colère, on a échangé des mots. Ce n'était pas de ta faute mon ange, mais Papa et Maman sont parfois dépassés.
Papa est revenu dans ta chambre, Maman s'est cachée dans sa couette le temps de faire le vide. Et puis, une éternité s'est écoulée. Et tu es revenue près de moi, à moitié somnolente, transportée dans les bras de ton père.
Par réflexe, tu t'es blottie contre moi, frottant ton petit nez contre ma poitrine pour téter.

Ce soir, mon amour, Maman a compris. Oui, j'ai compris qu'il n'y avait pas de norme préétablie pour que la paix règne dans notre foyer.
Tu es là, contre moi, apaisée . J'écris ces mots alors que ton petit souffle caresse mon épiderme.
Je vais enfin pouvoir m'endormir à mon tour, avec le regret de t'avoir fait de la peine. Je sais que tu ne m'en veux pas, je peux le voir à ton petit sourire en coin.

Merci pour ça mon ange, car Maman s'en veut de ne pas toujours te comprendre.

Fais de beaux rêves.
Je t'aime.

Ta maman ordinaire.

samedi 22 octobre 2016

Quatre mois pour changer ma vie

Samedi 22 octobre 2016. Il est 23h15.

J'ai passé une année de dingue. Littéralement.
Il y a un an, je devais sûrement être en train de négocier avec ma fille pour qu'elle trouve le sommeil, la larme à l'oeil et la fatigue sur les épaules.
Aujourd'hui, je suis dans mon lit et je sens son petit souffle contre moi. Quel bonheur de ne rien faire, d'être au calme avec ceux que j'aime.
J'ai mis du temps à reprendre le blog. J'ai eu énormément de choses à faire. Et trop peu de temps pour écrire.

Depuis cet été, Elena a soufflé sa première bougie, elle a appris à marcher. Huit dents et demi au compteur. Elle sait dire papa, maman, Tata, et bonjour . Toujours allaitée, le cododo reste de la partie.

Aujourd'hui j'avais envie d'écrire . Juste pour exprimer ma joie .
Il y a des jours sans et il y en a d'autres  où tout va bien. Personnellement, j'avais envie d'immortaliser celui là.

Aujourd'hui, ça fait quatre jours que j'ai les résultats de mon concours : je suis admise au crfpa.
Pour ceux qui l'ignorent, le crfpa c'est le centre régional de formation de la profession d'avocat.
J'ai passé cet examen (enfin plutôt concours mais faut pas trop le dire) sans trop de convictions.
J'ai toujours voulu être avocate . Enfin plus ou moins. Disons que j'ai toujours eu de l'ambition dans ma vie, et que parmi le panel de métiers qui me faisait vibrer, celui ci logeait dans mon top 3. J'ai toujours aimé étudier. J'ai une soif de connaissances que je dois à ma mère et ma grand mère, qui ont toujours su cultiver ma curiosité et le plaisir de lire.
Du coup. Après mon master de droit, j'ai rencontré mon amoureux . On a eu assez vite notre bébé, et j'ai pas pu me présenter à l'examen car mon accouchement était prévu pendant les écrits. Du coup je m'étais réinscrite à la fac sans trop y croire en me disant tout le long de l'année ' tu verras bien en septembre si tu le passes'. Avec un bébé à la maison. C'est pas forcément évident d'aller en cours. Donc j'ai un peu trié sur le tas, déjà qu'on en avait pas beaucoup... Je n'avais pas envie de me séparer de ma fille plus de 5h dans la journée.
Bref, tout ça pour dire que même si j'avais l'espoir d'avoir cet examen, j'ai tellement douté de mes capacités que je m'étais résignée à ne rien faire jusqu'en juin ou je me suis dit qu'il serait dommage de ne pas le présenter ad minima.
Alors j'ai acheté des bouquins. Et j'ai commencé à ficher. En juillet , j'ai bossé avec une copine de fac avec qui l'on avait beaucoup plus tendance à se raconter nos vies plutôt que de s'immerger totalement ...  souvent, les étudiants en droit ont le défaut de manquer de motivation jusqu'à ce que ce soit le temps qui manque à l'appel. C'est le fameux syndrome de la procrastination.
Puis très rapidement est arrivé le mois d'août. Ma copine était partie en vacances, et j'étais là, tiraillée entre l'envie d'aller à la piscine et l'envie de me donner les moyens de me présenter au concours. Même si je n'attendais rien de celui-ci, j'avais envie de voir ce dont j'étais capable.

J'adore être maman, m'occuper de ma fille... Mais j'avais besoin de me confronter à quelque chose qui me stimule intellectuellement. De sortir de ce quotidien de couches, câlins, tétées et purée pour me replonger dans ce qui a conservé ma matière grise ces six dernières années : le droit.
Alors dès que la petite faisait la sieste, j'ai pris mes annales de droit des obligations, et j'ai commencé par là:  à m'entraîner au commentaire d'arrêt à chaque fois que j'ai révisé une thématique de la matière. Il fallait que je sois capable pour le jour j, de lire un arrêt de la Cour de cassation pour en sortir une introduction et un plan détaillé en maximum une heure. À force d'entraînement, mon cours était appris et ma méthodologie acquise. Nous étions fin août, les examens commençaient mi septembre.
J'ai continué mes révisions. Je m'organisais toujours de la même manière, soit ma soeur me gardait ma fille et j'allais réviser chez ma copine. Soit je bossais quand Elena siestait ou le soir pendant son gros dodo... J'ecourtais mes nuits en me couchant à 1h, j'étais épuisée, mais en même temps excitée de relever le challenge.
J'ai eu des jours de procrastination. J'ai eu des jours où l'envie de passer plus de temps avec Elena prenait le dessus sur toute la motivation possible et imaginable. Alors j'ai pris du temps pour elle, pour lui. Pour nous. Mais je me suis refusé de culpabiliser pour autant car il me paraissait évident que pour pouvoir être au maximum pendant les révisions, j'avais besoin d'eux pour me booster.

Je dois avouer que certains jours, j'ai eu envie  de tout plaquer car je n'arrivais plus à intégrer les notions de cours, car je lisais les annales et je me rendais compte que certains sujets étaient tordus... Mais j'ai surmonté mon manque de confiance en moi jusqu'à l'échéance. Avec ma copine, l'imminence de l'échéance nous faisait plonger le nez dans nos cours, espérant que les sujets soient surmontables.

La note de synthèse.

Nous avons commencé l'examen par la tant redoutée note de synthèse. Je n'en avais jamais fait une en entier, et j'avais assisté aux galops d'essai pendant 3h au lieu de 5... Ça aurait été décisif, mais quelques jours auparavant j'ai eu la curiosité d'aller sur le site de l' enm voir les meilleures copies de note de synthèse. J'ai compris l'esprit de l'exercice recherché par les professeurs. L'important étant de citer tous les documents sans rajouter d'informations personnelles dessus .
En distribuant les sujets, le professeur a insisté sur le fait que la forme prendrait une place prépondérante sur la notation. J'ai compris qu'il fallait soigné l'orthographe et le style, sans dépasser la copie double et l'intercalaire autorisés.
Le sujet de la note de synthèse était "l'utilisation des technologies dans le monde du travail".
Le corpus de textes était assez long et technique. Pendant ma rédaction j'ai eu deux ou trois fois envie de rentrer chez moi .
Mais j'ai tenu bon.
Je suis sortie de l'examen épuisée et sceptique. Mais j'étais fière du soin que jai apporté à ma copie et surtout d'avoir fini dans les temps.
Le plus dur m'attendait le lendemain.

Le droit des obligations et la procédure administrative .

Les sujets ont été bâtards.
Pour le droit des obligations, après s'être entraînée tout l'été sur le commentaire d'arrêt, le type d'exercice s'est avéré être une dissertation.
Ni une ni deux. Je me suis entièrement consacré à la dissertation (les nouveaux remèdes au déséquilibre contractuel) et ce, quitte à mettre de côte la procédure. J'ai rédigé pendant trois heures, il me restait moins de deux heures pour le cas pratique.
J'étais déçue des questions du cas pratique de procédure, mais c'était ainsi.
Je suis sortie de l'examen dégoutée et persuadée que c'était foutu pour moi.

La spécialité : le droit de l'Union européenne

Ce samedi matin, notre professeur nous a donné un commentaire de texte assez simple de compréhension. C'était un extrait d'arrêt de la cour de justice de l'Union européenne traitant du triangle institutionnel. J'ai essayé de ramener des notions de cour et des éléments du traité (on y avait droit pendant l'examen).  J'ai essayé de travailler mon plan pour rendre ce sujet un temps soit peu sexy.
À l'issue de l'épreuve, j'ai foncé jusqu'à ma voiture avec mon amie pour pouvoir rentrer vite. J'étais lessivée.
Une fois chez moi, je me suis foutue en pyjama, je suis restée avec les enfants et mon fiancé en mode loque. C'était derrière moi, enfiiin je pouvais souffler.

Il y a eu trois semaines entre les écrits et les résultats. Plus le temps passait, plus l'évidence d'échouer aux écrits ne me donnait pas envie de réviser les oraux . Dieu merci, avec le recul, je m'étais fait dispenser de deux matières grâce aux notes que j'ai eu pendant mes années d'études . Il ne me restait "que" l'anglais, le droit pénal (avec le recul j'aurais du choisir autre chose) et le grand oral à réviser.
Au bout d'une semaine de procrastination intensive, j'ai eu un sursaut de conscience. Un ami qui suit une prépa m'a envoyé ses cours de droit pénal que nous avons potassé avec ma copine . Je m'arrachais les cheveux pendant qu'elle survolait la matière.
C'est comme ça. Nous ne sommes pas tous égaux face aux connaissances et à l'aisance. J'étais une publiciste, j'aimais le droit pénal mais je n'étais pas une bête de concours en cette matière.

Le jour des résultats

J'ai traîné les pieds.
Mon homme et ma petite fille mont accompagnée.
J'étais stressée. Et à la fois, j'avais tellement peu d'espoir de valider que je n'y croyais pas. Mais vous savez, il y a toujours cette petite voix intérieure qui dit "et pourquoi pas". C'est cette petite voix qui fait tenir et qui permet d'avancer, sinon j'aurais abandonné bien avant.
Lorsque le jury est venu proclamer les résultats des admissibles, j'avais mon bébé dans les bras comme un enfant tient son doudou. Et rapidement, j'ai entendu mon nom. J'avais l'impression de rêver . Je me suis tournée vers mon homme il m'a dit "félicitations".
Je n'y croyais pas. J'allais passer les oraux. J'avais le droit de faire mes preuves. J'ai été assez convaincante pour aller au bout.
Mon bonheur était partagé avec la peine de voir que ma binôme n'était pas reçue.
Elle m'a dit d'y aller à fond et de ne pas me rater sinon elle ne me raterai pas.
J'ai acquiescé.

Les oraux.

Trois jours après, je passais mon oral de droit pénal.
C'était une catastrophe, malgré toute la bonne volonté du monde , on ne parlait pas la même langue. Dépitée en sortant de l'épreuve, j'ai commencé tous les calculs savants possible et imaginables afin de voir quelle note je devais obtenir en anglais pour rattraper cet ersatz d'oral.

Quelques jours plus tard. J'ai passé mon oral d'anglais sans heurt. J'ai pioché mon sujet, je suis tombé sur un texte très technique, mais vu que l'anglais c'est mon dada je ne me suis pas laissee démonter. On a discuté avec la prof de la pluie. Du beau temps, de ma fille, de ma déception en oral de pénal, de ce que je voulais faire si je n'avais pas le precapa. Bref. J'avais l'impression d'être assise à une terrasse avec une copine de longue date (faut dire que j'ai cette prof depuis ma première année de droit et qu'on s'apprécie mutuellement). Elle m'a encouragé à tout donner pour le grand oral. J'étais boostée comme jamais, j'ai foncé dans les révisions autant que j'ai pu.
Il me restait 9jours.

Le grand oral.

La veille j'ai dormi chez ma mère car je devais partir à l'aube et que mon frère m'a proposé de m'emmener. J'avais passé un week-end difficile. Je n'arrivais plus à rien intégrer et ma fille faisait ses dents, c'est dire si les évènements n'étaient pas en ma faveur .
J'étais tétanisée à l'idée d'être jugée et de passer ce fameux "grand oral", moi petite maman étudiante sans prétention aucune ... Je me suis fait tout un monde de l'épreuve, alors que j'adore la matière de droits fondamentaux . Pour me déstresser, ma mère me disait que j'avais connue la douleur de l'enfantement, et que rien ne pouvait être pire que cela ...  même si la comparaison me faisait sourire, mon stress reprenait vite le dessus.
Le matin même, ma sœur et mon frère m'ont accompagnée pour me soutenir. J'ai eu le droit à un coaching digne des plus grands champions. Je me devais de faire face à mes craintes pour eux.
7h30. J'arrive dans la salle de préparation avec les codes.
On me demande de piocher mon sujet.
Je choisi le numéro 8, car ça a toujours été mon numéro fétiche et que ma fille est née un 8 septembre.
Ironie du sort : je tombe sur le droit à la mort.
J'ai eu de la chance. Car c'est le sujet sur je maîtrisais le plus.
Pendant la préparation, j'ai perdu pas mal de temps sur le développement du coup je n'avais pas d'introduction de rédigée. J'ai cru que j'allais pleurer. En partant, je me suis répétée mille et une fois que j'allais assurer. Qu'une introduction ça s'improvise (après coup : ça ne s'improvise pas lol) et que j'allais obtenir ce foutu precapa.
En arrivant devant l'amphithéâtre, il n'y a pas foule. Mes frères et sœurs, ma copine, et une jeune étudiante qui me demande poliment d'assister au grand oral.
J'ai de la chance. On est en famille. Ça aide à se sentir à l'aise.
On m'appelle. J'avance. Je souris. Je salue.
Je commence. Difficilement. On voit bien que je n'ai pas de notes. Que je suis maladroite. Je sors ma problématique.
Et au fur et à mesure de mon développement je gagne en confiance et en aise. J'arrive à la fin des 15mins de présentation. On me coupe. De toute façon j'avais fini. On me pose un tas de questions. Assez simples, un petit piège par ci par là. Mais je ne me laisse pas démonter et j'argumente en tant que juriste et citoyenne.
La magistrate me met vite à l'aise, l'avocat aussi. On me demande entre autre la profession de Robert Badinter, la composition de la Cour d'assises, on me demande mon avis sur la peine de mort, sur les confessions de François Hollande et le fait qu'il ait pu commanditer des meurtres. Je parle du statut de Rome. De la cour pénale internationale. Je vois la magistrate sourire. Je suis soulagée.
Les membres du jury ne savaient plus quoi me poser comme question.
Ils me remercient. Je ressors de là fière d'avoir fait face et de ne pas avoir tourné les talons. De ne pas avoir cédé à la panique.
J'étais fière d'être allée au bout des choses car ce n'était pas si terrible que ça.
Mes frères et soeur étaient fiers de moi. Ma copine aussi.
Dans tous les cas, j'avais conquis le meilleur des jury.

18h. L'heure fatidique.
De retour à la faculté, j'ai ma fille dans les bras. Mon amoureux, mon frère et ma soeur avec moi. Ma copine a fait le déplacement.
Je me décompose. J'ai envie de pleurer. Plus les heures passaient plus je me rendais compte de mes défauts. De ce que j'aurais pu dire. Des coquilles que j'ai prononcé pendant mon discours.
On entre dans l'amphithéâtre après toute la promotion.
Les membres du jury nous ont épargné un discours insupportable et sont allés rapidement à l'essentiel.
Du fait de l'ordre alphabétique j'allais rapidement être fixée. Deuxième sur la liste j'entends mon nom comme une douce mélodie . Je sers fort ma fille dans mes bras. Mes proches ont la banane, moi aussi.
17 admissibles. 17 admis.
C'est un sans faute pour notre promotion.
Quelle joie ! Quel soulagement.

Quatre jours plus tard

Je n'en reviens pas. Je suis tellement fière de moi, tellement heureuse de me dire que je vais devenir avocate. Que d'ici deux ans je vais travailler officiellement  comme praticienne du droit. C'est juste une joie incommensurable. Moi qui ai toujours eu tendance à me descendre et manquer cruellement de confiance en moi; c'est officiel.  Je vais devenir élève avocate puis on pourra m'appeler Maître à la fin de mon cursus. Lol blague ultime . Vous êtes sûrs qu'on parle de moi? MOI????
C'est juste incroyable.
C'est une première dans ma famille.
Je ne suis pas la fille de. J'ai toujours été obligée de travailler pour financer mes études. J'ai fais pas mal de concessions pour pouvoir allier vie de maman avec vie étudiante. J'ai essuyé tellement de critiques, on a essayé de me mettre des bâtons dans les roues mais j'ai la chance d'être bien entourée. Et je suis malgré tout en train de toucher du bout du doigt un rêve éveillé, et il m'appartient de le poursuivre coûte que coûte. Je le dois bien à ma fille, mon chéri, et toute ma famille. Je leur dois à tous cette réussite car je puise en chacun de mes proches la force d'avancer. Chacun a joué un rôle dans cette réussite. Et à chacun je dis merci 💜.
Je ne vous cache pas qu'il  y a eu un tas de fois où j'ai eu envie de tout envoyer promener et abandonner. Mais j'ai tenu bon. Et je suis là dans mon lit en train d'écrire mon bonheur.
Je ferais tout pour être à la hauteur. C'est sûr.

C'est un chapitre qui se ferme pour moi.
Un nouveau livre s'écrit.
Au revoir l'Université.
On en aura passé de belles années ensemble. Merci pour tous ces moments.

Si depuis toujours, ma mère me taquinait en m'appelant Maître, je commence à croire que la pensée créée.

Une maman ordinaire.

vendredi 8 juillet 2016

Dix mois que tu m'aimes.


Quand j'étais enceinte, j'ai tellement essayé d'imaginer le moindre trait de ton visage, j'ai tellement façonné ton visage dans ma tête, le ressenti de ton toucher, que j'ai réussi par me persuader avant même de croiser ton regard que l'on pouvait aimer un être avant même de l'avoir rencontré.

Nous sommes le 8 juillet 2016, et aujourd'hui ma fille, tu as dix mois. Voilà deux jours que j'ai soufflée ma 25e bougie et j'ai l'honneur d'être la maman d'une petite fille formidable. Il n'y a aucun mot capable d'exprimer combien tu apaises mes plaies les plus profondes, aucune formule exacte pour décrire ce que ton papa et moi ressentons pour toi, aucune montagne assez haute pour égaler cet amour comme dirait la chanson...
Dix mois, l'âge qui me fait réaliser combien le temps passe vite et comme tu évolue du stade poupon à jeune fille. Mon cœur est rempli d'un amour incommensurable chaque fois que tu fais une prouesse dont toi seule a le secret, chaque fois que tu grimace et que tu recommence en voyant que ça me fait pouffer, chaque fois que ton petit rire étouffé égaie notre maison, chaque fois que ton petit index boudiné parcoure mon visage et qu'il finit par me crever un œil malencontreusement :) . Même ces petites maladresses me font fondre car elle représentent la quintessence même de ta pureté, et pouvoir les vivre c'est comme avoir accès au plus beau spectacle qu'il me sera jamais donné de voir.
Tu as dix mois, tu pèses 10,300 kg et tu mesures 74cm.
Voilà à quoi se résume ma vie: des variables qui veulent tout et rien dire, mais qui signifient tout pour moi. Autant par ce qu'elles représentent que par la fierté que j'ai de lire ton petit carnet de santé en remerciant le Ciel de te garder en forme pour apprécier le monde qui t'entoure et que nous te façonnons Papa et moi.
On ne sera parfois pas à la hauteur,  d'ailleurs pardonne nous nos faux pas ma vie... Mais laisse nous te promettre que nous ferons toujours de notre mieux.
Bientôt tu auras un an.
Bientôt tu feras tes premiers pas.
Dix mois que tu m'aimes. Je le sais, t'es petits yeux en amande me l'ont dit déjà. Merci pour ces jolies ailes que tu me donnes. Merci de me redonner confiance en moi.
À toi ma poupée.
A nous.

Une maman ordinaire.

lundi 4 juillet 2016

La première fois que j'aurais 25 ans...



Lundi 4 juillet 2016 - 22h20

C'est une nuit paisible qui s'annonce. L'été est capricieux cette année. Si le temps s'alourdit de nuit en jour il n'hésite pas à dévoiler des journées au ciel mitigé. La chaleur est bien présente, le soleil également. Mais les orages grondent parfois au loin, n'hésitant pas à gâcher les weekends de retrouvailles avec mon homme.

Ce soir, Elena s'endort blottie contre moi, comme la nuit d'hier, et comme la nuit d'avant. Notre routine quotidienne se résume toujours en un mot : inséparables.
Elena a bientôt 10 mois (le 8 juillet), et trois de ses dents ont vu le jour. Mlle mâchouille les boudoirs comme si c'était inné tandis que maman apprivoise ses frayeurs chaque fois qu'elle en croque un trop gros morceau.
Il est 22h20, et dans 48heures pile, j'aurais 25 ans.
Je n'en reviens toujours pas, je n'en reviendrai jamais je pense. Hier j'avais mon bac en poche et la majorité à peine.
Aujourd'hui, je suis fiancée à l'homme que j'aime, j'ai un bébé, un  beau fils ainsi qu'un diplôme de 2ème cycle.
J'ai la vie devant moi et mon insouciance planquée derrière. Mon miroir reflète le même visage qu'il y a  une décennie, arguant quelques rides d'expression témoignant de mes fou rires et peines passées.
Mon âme de petite fille a apprivoisé la vie, et s'est accoutumée d'une nouvelle amie ; la mélancolie.
Je me souviens très bien avoir longtemps pensé que 25ans était un cap à passer dans la vie d'une personne. En effet, pour moi, la "barre des 25ans" représentait souvent une étape existentielle via laquelle je pouvais naïvement sonder le degré d'ambition d'un individu. Évidemment très jeune lorsque je m'imaginais quantifier le bonheur par ce genre de variable, j'étais à des années lumières de penser être à ce stade de ma vie à cet âge là. Dans la fleur de l'âge, j'ai toujours cru que mes 25ans seraient le commencement d'une longue carrière juridique, où mon travail représenterait la quintessence de mon traintrain quotidien.
En réalité, j'ai mon diplôme en poche et une carrière à commencer, une vraie petite vie de famille et une introspection continue.
Bref , nous somme lundi 4 juillet au soir, et ma vie est différente de ce que j'ai pu imaginer avant.
D'ici deux jours. J'aurais 25ans. Et je pourrais juste dire que le bonheur est imprévisible, je soufflerai mes bougies en souhaitant que rien ni personne n'entrave ce que nous avons bâti depuis lors, et je remercierai le ciel de m'avoir donnée le plus beau challenge jamais égalé : celui de voir ma famille heureuse.
Bientôt, j'aurais 25 ans et l'assurance d'avoir laissé derrière moi un sacré paquet d'oeillères. J'en aurais d'autres qui essaieront d'obscurcir mon champ de vision, c'est certain... Mais l'expérience à cette qualité quasi magicienne d'armer celui qui l'acquiert d'une acuité visuelle redoutable contre la poudre aux yeux.
Merci à mes 25 printemps, pour cela et pour le reste.

Une maman ordinaire.

jeudi 16 juin 2016

Ces moments où le temps s'arrête.




Le 9 juin 2016.
Aujourd'hui tu as 9 mois et un jour.
L'été arrive à grand pas, et la chaleur plombe nos faits et gestes dans une atmosphère lourde. 

Le soleil est au rendez vous, et je suis ravie de te voir déambuler dans ton parc parée d'un petit short en coton laissant entrevoir tes petites cuisses dodues que je croquerai volontiers. Et puis il y a tes cheveux qui rebiquent un peu au niveau de tes oreilles et de ta nuque, ce qui a le don de me faire craquer d'autant plus que ton rire résonne dans la maison. 

Cela fait une semaine que tu sais tenir debout toute seule en te maintenant sur les bords de ton parc. Cela fait autant de temps que tu prends un malin plaisir à crier pour que je te regarde et te félicite aussitôt. J'ai le cœur rempli de fierté et de joie quand j'assiste à ce genre de prouesses qui ont le don de me faire fondre chaque jour qui passe . Elles me font réaliser que les mois défilent à une vitesse bien trop surprenante... Alors aujourd'hui on a joué ensemble à se manger mutuellement et à se faire des "slows" sur mes chansons favorites reprises par le groupe boyce avenue, on a beaucoup ri pour notre plus grand bien. Lorsque tu entends pincer des cordes de guitare tu cherches du regard la source du son en esquissant un sourire qui me touche au plus profond de mon âme. Oui, tu as ce même goût pour la musique propre à tes parents et c'est ce qui rend ta personnalité aussi magique et surprenante.
Aujourd'hui est un jour magnifique tant par sa simplicité que par sa beauté.

Le temps est ensoleillé, on a passé une nuit agréable car tu ne t'es pas beaucoup réveillée. Cet après-midi, tu m'as fait l'immense honneur de t'endormir blottie contre moi comme quand tu étais toute petite, en "peau à peau", on était là, sur le canapé, le temps s'est arrêté, le temps d'une sieste, mon monde s'est figé, la torpeur nous a bercé. On était simplement là dans le salon, à se tenir trop chaud l'une et l'autre mais rien au monde n'aurait pu nous détacher, plus rien ne pouvait nous atteindre. Personne ne peut le comprendre sans le vivre, c'est ce genre de moment qui te dis "Hé oui, t'es bien en vie. Profite et n'en perds pas un morceau car je t'assure que le bonheur nous échappe aussi vite qu'il  nous arrive".
Je te jure Elena, il n'est pas né celui qui nous séparera, et je crois bien qu'il ne verra jamais le jour.

Enfin... j'espère, même si au final, au fond de moi, je sais bien que ton petit coeur battra contre celui de ton "élu"... mais pour le moment, j'ai pas trop envie d'y penser parce que tu sais, des fois Maman, elle est possessive. Souvent, c'est parce qu'elle aime trop fort. Mais je te rassure, Maman se soigne, ne t'en fais pas ;').

Je me suis toujours demandé quelle était l'utilité d'une machine à remonter le temps... je n'ai jamais aimé vivre dans le passé, mais désormais je crois que je comprends mieux sa quintessence ; aujourd'hui, j'aurais voulu appuyer sur le bouton Replay. Indéfiniment. Quand c'est beau, on ne voit pas la bougie se consumer...

Merci mon amour de petite fille pour ces moments de grâce,


Je ne le sais pas encore mais demain sortira ta première dent. Quelle belle surprise...

PS: Ils avaient bien tous tord... On leur a prouvé. J'avais besoin de toi, le contraire m'a toujours paru impensable... Et elles se sont toutes trompées ces vipères.
Nous voilà malgré toutes leurs médisances dans le plus pur des bonheur.

Bravo ma fille car du haut de tes 10kg, t'as montré aux autres combien ils pouvaient se tromper. Alors viens, on continue de se marrer. Souris mon ange ! Car le pire, c'est que ces personnes méchantes...vois-tu, vont contempler nos photos... parce que tu comprends bien, la critique inconstruite, c'est souvent une plus grande démonstration de jalousie.

Je t'aime
Maman.


mardi 7 juin 2016

Ma wishlist de cet été.

L'été approche à grand pas, alors pour changer un peu, voici le top 7 des choses que je trouve trop chou pour la saison estivale !  
Ne vous en faites pas les filles, vous trouverez les liens pour dénicher ces articles si comme moi, vous avez eu un coup de cœur! 
Et pour les plus sceptiques, si je les ai d'ici les semaines qui suivent, je vous donnerai mon avis dessus :)  


1. Un polaroïd Fujifilm Instax Mini 8 Objectif 60mm Rose. Prix moyen : 70€




2. Une paire de Victoria modèle Blucher Rejilla Estampada Plataforma, prix moyen : 49€

3. Un kimono en mousseline floral parfait pour la belle saison (ici il vient de chez H&M), prix : 14,99€

4. Un cabas moyen de chez Vanessa Bruno, couleur réglisse ou make up, prix : 120€

5. Une robe style caftan H&M, couleur vert olive, 29,99€

6. Un caftan à motif de chez H&M, couleur rose, 24,99

7. Une palette de maquillage Sephora.
Ou sinon, refaire ma trousse de toilette pour la belle saison.

Et vous les filles, quelle est votre wishlist pour la belle saison ?


Une maman ordinaire.

mercredi 25 mai 2016

24 heures sans ma fille. Le concert de Coldplay à Nice ou mon retour en adolescence.



Mardi 24 mai 2016. Il est 5h27 du matin et pour l'occasion qui m'attend, j'ai dormi dans ma chambre de jeune fille avec Elena, chez Maman. 
Enfin, "dormir" est un bien grand mot. Après avoir refait notre Monde, ma sœur et moi même avons eu un mal fou à trouver les bras de Morphée. Elena quant à elle, à préféré se réveiller toutes les heures, histoire de nous préparer psychologiquement à notre réveil précoce.
Oui... 5h30 le réveil sonne. Elena est déjà réveillée, elle me regarde avec son sourire d'ange, ignorant combien elle me serre le cœur... Je vais devoir la laisser un jour entier, pour pouvoir réaliser un de mes petits (grands) rêves. 
D'ici une heure et demi ce sera le grand Départ, car je m'échappe enfin pour voir mon groupe préféré en concert ; Coldplay au Stade Charles-Ehrmann à Nice. Ils qui se déplacent une seule fois en France. Et c'est mon âme d'ado qui s'enflamme. Ça y est, mon cadeau de Noël offert par mon frère se concrétise... on part en famille voir Chris Martin & co chanter leurs tubes sur scène. On sera placés sur la pelouse nord Or... c'est à dire au plus près de la scène. Je vais vivre un rêve éveillé, je ne réalise toujours pas. Impossible.

6h00. Je prend mon petit déj' en regardant Elena jouer sur le lit. Elle ne veut pas se rendormir, on dirait qu'elle ressent mon excitation. Partagée entre l'envie de vivre cet instant à 200% et l'idée d'être séparée géographiquement de ma chair, je la regarde jouer en buvant ses babillements comme si c'était la dernière fois que je la voyais. Rien que ça. Je sais que cela peut paraître ridicule pour certains, mais pour moi, c'est une aventure digne des plus grands romans qui se trame. J'ai pas le cœur à la laisser, bien que je sache que ma mère, comme mon homme seront parfaitement aux petits soins.

6h45. J'ai les cheveux mouillés, je finirai de me préparer dans la voiture. Tout ce qui compte, c'est de donner une dernière tétée à la petite, en espérant qu'elle prenne assez de moi pour tenir en mon absence. Elle ne le sait pas encore mais nous allons être séparées pour de très longues heures, et c'est la première fois qu'elle passera une journée + une nuit sans Maman. 

7h00. Mon frère fait tourner le moteur. Ma sœur et moi allons embarquer dans la voiture. Elena est dans les bras de sa grand-mère, mon cœur se serre. Je vais devoir lui faire un (mille) dernier(s) bisous. Au revoir ma poupinette, Maman t'aime plus que tout et te retrouvera demain alors que tu dormiras paisiblement contre Papa. 

7h08. On démarre, j'ai le cœur qui palpite, on va chercher mon autre frère et ma belle-sœur à Narbonne. Paraît que des grèves grondent près de Marseille, et justement on doit passer par là pour aller jusqu'à Nice. 
On ne le sait pas encore, mais c'est un long périple de 7h00 de route qui nous attend.
Pendant ce temps, on se met en conditions, on écoute nos chansons préférés de Coldplay, on chante, on rit, on crie, on est sur notre nuage, et rien ne nous empêchera de vivre ce Moment. Je prend des nouvelles d'Elena de temps à autre, j'ai la larmes à l’œil quand je reçois des photos d'elle. C'est absurde mais bel et bien réel ; même si parfois elle me rend dingue, les kilomètres sont lourds à supporter. Plus le temps passe, plus je suis rassurée, elle se porte bien et s'amuse avec son cousin qui est de deux mois son cadet. Batterie presque OFF, j'éteins mon téléphone pour conserver ce qui me reste pour les cas d'urgence.

14h00. Après quelques arrêts, des pénuries d'essence, des petits détours sur Aix en Provence, on y est. La Côte d'Azur est magnifique. On s'arrête dans un grand Parking où l'on prend la Navette pour se rendre au Stade de Nice. Jusqu'ici tout va bien. Mais le soleil frappe fort et l'on doit attendre longuement pour rentrer.

17h00. On est enfin installés sur la pelouse du stade, pas trop loin de la scène. Des personnes essaient de passer devant nous, ça a le chic de me mettre hors de moi, j'en envoie promener quelques-uns qui forcent le passage. La scène est magnifique, des pompons multicolores décorent les écrans, on voit les instruments des artistes peints dans des couleurs flashy, dans le thème de la tournée.
Plus rien ne nous gâchera notre plaisir d'être ici :) bien que la fatigue et l'inconfort se font grandement sentir.

19h30. Alessa Cara et Lianne La Havas font la première partie. Ce sont de très belles révélations, et même si on n'en peut plus d'attendre, on les acclame généreusement pour leurs belles prestations.

21h20. C'est la pénombre. Un air d'opéra introduit le spectacle. Les grands écrans font entrevoir une rosace aux couleurs arc-en-ciels avec en fond sonore, le discours humaniste de Charlie Chaplin extrait du film "The Dictator".  
Noir.
La musique commencent, les bracelets luminescents que l'on nous a distribués à l'entrée s'allument.
Standing ovation. Ils entrent sur scène. C'est littéralement une explosion ! Toute les lumières s'allument, les lasers, les chansons s'enchaînent, fumée, confettis, feux d'artifices, lancés de ballons, Chris Martin est juste un show-man hors du commun. Son groupe des artistes respectables.
J'entends Yellow, The scientist, Charlie Brown, Ink, Magic, Sky full of stars... etc etc etc . Je ne peux pas les citer toutes, elles sont magnifiquement interprétées. Il y a de la magie dans l'air, et à ce moment, je ne peux que penser à mon homme. J'aurais aimé qu'il soit là pour vivre ce moment fort. Pour partager avec lui cette partie de mon adolescence.
Tout notre groupe s'enlace, on chante à tue-tête nos refrains préférés. Tous émus.
On est au bon endroit, au bon moment, et cet instant restera gravé dans notre mémoire.
Ce n'était pas un simple concert. C'était une évasion. Une heure trente durant, je n'étais plus Maman, j'étais juste Inès. En train de vivre quelque chose de fort.
On a voyagé parmi les étoiles, on a vibré et on vécu ça en famille. 
Moment parfait, à rayer de ma bucket-list. 


6h40. Après 7 heures de route. J'ai enfin gagné ma douche. Je vois Elena dormir près de son père. Comme si je n'étais jamais partie.
Je vais pouvoir rejoindre mon lit, des rêves et des mélodies plein la tête. Je me revois dans les transports en commun, à 16 ans, écoutant les musiques du groupe et rêvant de les voir un jour sur scène. C'est chose faite.
La vie reprend son cours, j'ai retrouvé mes amours.

Merci fréro.
Merci Coldplay.
Viva la Vida !

Une Maman ordinaire.

vendredi 20 mai 2016

Les jours sans...



Cette nuit j'ai mal dormi... 
La petite s'est réveillée une pair de fois, son père râlait en me sommant de lui donner le sein une bonne fois pour toute car "il faut qu'il dorme". Alors vous savez, ce matin j'ai envie de rien, ni même de profiter de ce joli ciel bleu, encore moins de répondre à mon téléphone. J'ai besoin de calme, de SÉRÉNITÉ. De ne plus penser à rien. Je n'ai pas la force aujourd'hui de me battre contre moi-même pour faire le moindre effort, de faire semblant que ça va. De faire attention à mon apparence, à mes fringues, à tout.

Il est 15h passée, la petite dort dans son lit après plusieurs longues négociations.  Je suis épuisée ... Je n'ai pas la force de la porter et faire des allées et venues dans l'appartement. Dieu merci elle a trouvé refuge dans les bras de Morphée, Maman est au service minimum... Désolée mon petit ange si Maman fatigue, mais ça ira mieux ensuite promis...

Je devais faire le ménage aujourd'hui, profiter un peu du soleil qui a décidé de pointer enfin le bout de son nez, mais l'idée même de croiser des gens m'exaspère. 
Loin de moi l'envie d'être condescendante, mais j'admets avoir trouvé mes propres limites.
Aujourd'hui, j'en ai marre d'avoir cette fâcheuse tendance à me dévouer corps et âme à mon détriment. 
De toute évidence quoique je fasse, c'est la même lassitude qui me guette.
 J'en ai marre d'entendre les mêmes remarques chaque jour, qu'on me dise que ma fille râle beaucoup (non sans dec? Merci j'avais pas remarqué!), que je suis trop laxiste et qu'elle va me bouffer (ce qui me ronge le plus c'est cette envie de tout péter, d'envoyer en l'air ces prisons spirituelles qui nous menacent chaque jour un peu plus et qui font que certains pensent avoir la science infuse en ce qui concerne le comportement et la psychologie infantile). 

De toute évidence, là où j'ai besoin d'un soutien en tant que jeune maman, je ne constate que ce trop-plein de reproches, ces soupirs accusateurs assortis d'une arrogance foudroyante qui ne fait qu'attiser l'éruption imminente de ma colère. 
Avoir un enfant, c'est comme gagner à la loterie. Du jour au lendemain, ça nous change la vie, ainsi que notre entourage. 
J'ai besoin d'un exutoire... Alors avec le peu de courage qu'il me reste j'ai décidé d'écrire un peu.  Vider mon sac.
Vider ma tête. 
Vider cette rancœur inutile qui ne mène à rien si ce n'est gâcher ce temps précieux.

Tictac.
Tu peux dormir paisiblement mon amour de petite fille car à ton réveil, tu trouveras une maman apaisée...
´Fallait juste que l'orage passe.

Une maman ordinaire.

dimanche 8 mai 2016

Maladies infantiles : La roséole chez bébé.

Mardi 20 avril 22h00.
Aujourd'hui j'ai mené une bataille sans relâche, entre moi et moi-même.
D'un côté j'étais là, démunie, aux côtés de ma fille pleurant façon crescendo, et de l'autre je m'imaginais partir en courant et claquer la porte de chez moi, fuyant toute source de décibels possible et imaginable.
Oui, j'ai cru craquer. J'étais complètement épuisée, totalement seule face à ce petit être que je n'arrivais pas à calmer... Elle était là, les bras tendus vers moi pour que je trouve la solution à son mal-être. 
Il faut avouer que ces temps-ci sont difficiles pour elle.
Trois jours... trois jours qu'elle a de la fièvre. Qu'elle refuse de manger au risque de l'inciter à réexpédier illico son petit pot sur sa chaise haute. Trois nuits épuisantes au cours desquelles je ne dors qu'au gré de ses réveils incessants, de ses pleurs stridents qui n'appellent que moi,  ne réclamant que ma chaleur corporelle afin qu'elle puisse s'apaiser et se rendormir. 
"C'est les dents c'est sûr", je le vois à ses gencives gonflées, à sa manie de tout porter à la bouche, de mordiller ses petits doigts boudinés, de gémir en m'interpellant du regard tout en ayant l'air de me demander de faire quelque chose pour qu'elle puisse se calmer. 
Dolodent, Camillia, anneau de dentition réfrigéré... tout y passe tant que j'arrive à canaliser sa douleur et la diminuer du mieux que je peux. 
La journée, elle réclame des siestes à tout heure, tout moment, quitte à écourter ses repas. Elle est épuisée, à cran et moi aussi. Sa température ne dépasse pas les 38,5, je ne m'affole pas. Un doliprane en prévention et ça passera à coup sûr.
C'est étrange cependant... cette fièvre qui dure trois jours, bien qu'elle ne soit pas excessive et que dans le fond, je savais très bien que la poussée dentaire pouvait en être l'origine. J'ai besoin d'en savoir plus.

J'allume l'ordinateur. Je tape "fièvre de trois jours" sur Google. Bingo. Je ne suis pas la seule dans ce cas. Je clique sur le premier lien affiché par le moteur de recherche, et je comprends qu'il y a une maladie dite "fièvre des trois jours". On l'appelle aussi "la roséole", bien que contagieuse (c'est un virus) elle est bénigne et se manifeste en deux temps :
1) D'abord une fièvre de trois jours, comme son p'tit nom l'indique. Bébé grognon, grincheux, épuisé, peut même s'accompagner d'une diarrhée.
2) Ensuite la fièvre disparaît et laisse place à une éruption cutanée un peu partout sur son petit corps. ce ne sont pas des vésicules, mais simplement des petites plaques rouges ressemblant à de l'eczéma. En théorie, l'éruption disparaît au bout de maximum 48heures et n'est pas douloureuse pour l'enfant..
Je suis sceptique, on verra demain son état.

Mercredi 21 avril. 10h08. Elena n'a plus de fièvre, mais la peau parsemée de plaques roses...
C'est bien la roséole... elle va mieux, mais ces éruptions m'inquiètent. Mon amoureux dédramatise comme il sait si bien le faire... On va devoir surveiller ça. C'est pas très beau, mais c'est bénin... alors, on prend son mal en patience...

Deux jours plus tard...
Les plaques ont enfin disparues... Et j'ai retrouvé un bébé en pleine forme, avec un teint de pêche.
Plus de peur que de mal... Maman est rassurée même si on ne saura jamais comment Elena a bien pu attraper ce virus.

La roséole : ou autrement dit, la maladie qui part aussi vite qu'elle pointe le bout de son nez... Ça c'est fait!

Elena en pleine sieste, roséoleuse... :)


Une maman ordinaire.

samedi 7 mai 2016

8 mois un 8 mai...



Je suis assise sur mon canapé, Elena est sur son transat', et regarde les comptines que je lui ai mises sur la console de son père. Les pieds en l'air, un sourire au coin, entortillant l'étiquette de son doudou dans ses petits doigts boudinés ... 

Le soleil se couche paisiblement, quelques rayons flottent sur la baie vitrée de mon salon... je peine à réaliser combien le temps passe vite, et à quel point j'ai pu oublier ma vie d'avant. Dans un peu moins de deux mois je fêterai mes 25 ans, et c'est à peine si j'arrive à me souvenir de ma vie d'avant. J'ai l'impression que mon existence n'a pris un réel sens qu'à partir du moment où nos regards se sont croisés, laissant entrer la plénitude dans nos cœurs meurtris par cette rencontre ô combien éprouvante... mais tout autant magnifique.. Huit mois qu'elle est là, huit mois de remise en question perpétuelle, de doutes, d'inquiétude, de joie, de pleurs, d'éclats de rire... de vie tout simplement.

J'ai toujours eu l'impression d'être dans l'attente d'un événement spécial, marquant un tournant dans mon existence que j'ai souvent qualifiée de monotone. J'ai couru après un idéal de vie à des années lumière de ce que je vis actuellement, mais tellement plus artificiel, tellement insipide au final. J'ai cru que de vivre à 200 à l'heure serait le seul moyen pour moi d'assouvir ma soif d'aventures, de surprises, d'amour, de vie... je n'aurais jamais pensé que mon destin me mènerait à eux, et qu'au final,  ce que l'on souhaite le plus au monde n'est pas ce dont on a réellement besoin. J'ai eu toutes ces émotions à travers un chemin de vie bien différent.

Je l'ignorais, mais j'avais besoin d'eux. 
Aujourd'hui ils font partie de ma vie, sont la meilleure partie de moi... et ça fait huit mois que j'ai une petite fille merveilleuse, tout droit  venue du ciel par une cigogne enchantée... et c'est le cœur léger que je peux certifier que ma vie n'est plus de tout repos, n'est plus insouciante, n'est plus remplie des même rebondissements, de ces personnes que je ne côtoie plus... rien ne me manque, hormis le sommeil parfois, le temps aussi...
Mais j'ai tout, et c'est merveilleux.

Elena apprend à ramper petit à petit, elle esquisse des "Mamans" des "Papas" sans trop y croire et sans trop réaliser combien ces mots représentent les plus douces mélodies présentes sur cette planète... Elle pleure systématiquement que je quitte son champ de vision, il paraît que c'est un cap à cet âge...
Personnellement, je vois cette petite "crise des huit mois" comme une raison de plus pour la garder encore un peu plus au creux de moi, au plus près de mon cœur qui bat au rythme de ses petits soupirs. Je n'ai toujours pas sevrée ma fille, je ne compte pas le faire encore... même si elle a tendance à prendre mon sein pour un jouet, et qu'elle me pince avec ses dents prêtes à percer... je ne suis pas encore prête d'arrêter l'allaitement. On cododote toujours. On vit au rythme de l'une et de l'autre. Elle continue à me réveiller en me mettant le doigt dans l'oeil, ou encore avec ses petons dans ma bouche... 
J'ai connu des réveils plus tendres, mais pour rien au monde je ne me passerais de ceux-là...
Elle comprend les "non" et esquisse des pleurs à tout va quand je lui refuse de jouer avec tout et n'importe quoi. Son petit caractère s'affirme de jour en jour, et laisse transparaître des négociations futures musclées... parfois, il y des jours où j'essuie ma fatigue dans un sentiment d'impuissance. Mais même les jours difficiles, je ne retiens que le bon.

Elle est ma petite pestouille. et je l'aime plus que tout... 

Une maman ordinaire, et fière.

mercredi 13 avril 2016

Le premier jour du reste de ma vie



Mardi 8 septembre 2015. Il est 13h00. On me félicite tandis que j'accueille ma fille dans mes bras. Je ne pleure pas. Je suis stupéfaite et soulagée. Le temps s'arrête. J'oublie la fatigue liée à mes deux nuits blanches passées. Elle est là. J'oublie la douleur, l'épreuve et la délivrance. J'entends mon homme me dire qu'il est aux anges et qu'il est fier de moi, de nous, qu'il nous aime et qu'il est le plus heureux. Je sens enfin sa petite peau contre la mienne, après neuf mois de langueur, j'entends le son de sa voix. Elle tremblote, le corps humide, en cherchant un repère. La sage femme m'aide à lui donner sa première tétée. Une fois au sein, elle s'apaise comme par enchantement. Réchauffée par la température de mon corps, elle est enfin rassurée et moi sereine.

C'est donc elle... Je l'ai vu à maintes reprises par échographie 3D mais rien n'y fait. Elle est bien loin de ressembler aux clichés que je lorgnais amoureusement ces semaines durant. Elle n'est pas moins jolie, mais elle est juste différente. A vrai dire, c'est le portrait de mon père. C'est assez paradoxale car il n'a jamais réellement été présent physiquement dans ma vie. Mais voici que le jour le plus important de tous, je le vois. Il est là, à travers elle. Je reconnais un air de famille, ses traits de visage. C'est ironique mais c'est ainsi. Mon homme se charge de prévenir tout le monde. Et moi je suis là, peau à peau avec l'être le plus pure existant sur cette planète. Je ne réalise pas tout ce que cela implique, mais tout ce que je comprend c'est que rien ne sera jamais plus pareil. 

14h30. Retour dans la chambre. Émilio est aux anges. Je suis épuisée. Je sens le contrecoup arriver, et même si j'essaie de dormir je n'y arrive pas. Mes yeux sont rivés sur le couffin positionné à côté de mon lit. Elle est merveilleuse... Et c'est ma fille.

Il est 16 heures. Nos familles ont fait le déplacement, subjuguées par ce petit ange qui entre dans nos vies et qui malgré ses 50,5cm est capable de chambouler le cours de notre existence. Je suis épuisée mais je passe outre, je ne veux rien louper de ces premiers instants si précieux. Je vois ma mère ravie et totalement émue de rencontrer sa première petite fille. Elle est là, silencieuse, en train de scruter la moindre partie de sa petite fille... Elle a l'air impressionnée par ce petit ange espéré depuis tellement de temps. Et puis, il faut dire que c'est aussi son jour à elle, puisqu'elle devient officiellement grand mère. Je l'appelle Mamie pour la première fois, on sourit. Dès cet instant, on se comprend mieux, et c'est merveilleux. 

18h00. Ma meilleure amie entre doucement dans la chambre, des cadeaux dans une main, ses clefs de voiture dans l'autre. Elle avance, radieuse et émue vers le couffin d'Elena. Je suis fière de partager le plus beau jour de ma vie avec elle, elle qui est l'origine de tellement de choses. J'ignore si elle en est consciente mais si elle peut être là en ce jour spécial, c'est parce qu'elle l'est tout autant pour moi.

23h00 . Mon homme est rentré se reposer pour pouvoir assurer demain au travail. Il ne prendra pas de congés paternité. On en a discuté longuement, on le regrette mais on n'a pas réellement le choix. Ce soir, Bébé pleure de plus en plus fort. J'ai peur. Elle m'impressionne. J'ai du mal à tenir debout, la péridurale m'a laissé quelques vertiges. Je ne comprends pas. Elle est changée, elle vient d'avoir le sein, mais elle pleure encore. J'appelle une puéricultrice. Elle m'envoie sur les roses en m'expliquant qu'un bébé a besoin de contact et qu'il faut que je la mette au sein aussi souvent qu'elle le réclame. Je m'y attelle. Une fois sur le lit je lui donne le sein. Ça ne marche pas. Elena hurle de plus en plus. Ce n'est plus de la peur, mais de la panique. Mon homme n'est pas là. Ma mère non plus. Je me sens terriblement seule, et pour la première fois de la journée, je pleure.  Je supplie ma fille de se calmer. 
A force de persistance, elle se rendort. Quelques minutes passent et je la pose sur son couffin. Je prends mon téléphone et dis à mon fiancé que je ne veux plus être seule avec elle. J'ai mal aux seins, ça commence à brûler un peu, j'aurais sûrement des crevasses. Manque plus que ça...

Mercredi 9 septembre 2015. 9h00. J'envoie un SMS à mon père. J'ai oublié de lui annoncer la bonne nouvelle avec toutes ces émotions... Persuadée de toute manière qu'il vit sa vie et qu'il n'est pas à un jour près. 
9:30. Papa me dit qu'il est en route et qu'il sera là d'ici cinq heures. 
16h00. Papa a eu du retard mais il est là. Il y a mes parents, mes beaux parents. Tous réunis. Mon fiancé a pu venir entre deux services. Il sera le seul à avoir rencontré mon père.  Je peine à y croire mais il est bel et bien là, à échanger des regards complice avec les personnes présentes.  Mon papa est resté jusqu'à 20h, totalement amoureux de sa petite fille. Il est reparti le cœur léger, comme apaisé. C'est à peine croyable cet effet qu'un nouveau né peut avoir sur les adultes... Au delà des tensions, une naissance a la capacité d'être fédératrice. J'étais sceptique jusqu'alors, mais la vie en a décidé autrement comme si elle essayait de me dire qu'il ne faut pas tenir rigueur du passé. 24 heures après la naissance de ma fille, c'est la face de mon monde qui a changée, ainsi que mon état d'esprit. Plus rien ne compte.  


Mercredi 13 avril 2016. 14h48. Je n'ai toujours pas revue mon père. La vie a repris son cours.J'ai perdu beaucoup "d'amis", je ne vois plus toutes ces personnes que je côtoyais avant. Avec le recul, je vois que j'ai essuyé beaucoup d'hypocrisie de la part des gens. Tous ne voyaient pas ma grossesse d'un bon œil, mais au final je me rend compte que très peu était au parfum en matière de ce qui pouvait être bon pour moi. Mais ça n'a plus aucune espèce d'importance désormais.
Pour l'instant, je n'ai plus les même prétentions professionnelles qu'avant, car tout ce que je veux c'est du temps pour profiter de ces moments de plénitude. Malgré le cheminement que j'ai vécu, malgré les absences auxquelles j'ai été confrontée ces derniers mois, je ne me sens pas incomplète pour autant...et ça, je le dois à eux. 
A elle qui dort paisiblement sur son transat près de moi et à lui qui rentrera bientôt du travail. 

Certes je n'ai pas tout ce que j'ai pu espérer par le passé.
Mais au final, il ne me manque rien.
Je me sens à ma place. Enfin. Et je n'ai pas eu besoin de partir au bout du monde. 

Une maman ordinaire.

mercredi 6 avril 2016

Miroir, qui est la plus belle?


Je suis devant mon miroir. Je jette un coup d'œil accusateur à cette nouvelle silhouette que j'apprivoise progressivement. Un peu de ventre, des poignées d'amour, des fesses plus charnues... Sûrement une demi taille en plus, et ces 5 foutus kilos que je ne perds toujours pas. Et dire qu'il y a quelques mois, je m'apprêtais à rencontrer ma fille... J'étais bien loin de m'imaginer devant la glace, sept mois plus tard, en train de sonder le moindre caractère de mon apparence.
Non... À cette époque, je me revois le bidon proéminent, la fatigue à son paroxysme. Je suis dans l'attente, et impatiente d'avoir mon bébé dans les bras. J'idéalise ma vie de femme / maman, ignorant sûrement la difficulté de se réapproprier son corps après bébé, de réapprendre à l'aimer et à le mettre en valeur.

Et puis, je me revois à nouveau, deux jours après l'accouchement, à la maternité, lorgnant mon corps post-partum depuis le miroir de la petite salle d'eau de ma chambre. À ce moment, je me rappelle m'être sentie vide, comme si donner la vie équivalait à donner toute sa vitalité. Il est certain qu'après deux jours de travail et de contractions, j'allais perdre ma forme olympique. Mais au fond de moi, je savais que ce sentiment était plus profond que cela... Je regardais ma fille dormir paisiblement sur son petit couffin, les poings fermés, emmitouflée malgré la chaleur de l'été indien. C'était donc ça le but de tout ; assurer une postérité, en fondant tous ses espoirs sur un petit être pur et magnifiquement innocent.  Et j'étais là, à la fois ravie de pouvoir revoir mes pieds mais aussi nostalgique de ces moments d'introspection, où mon propre corps avait pour seule mission de loger le grand amour de ma vie. C'est magnifique la Nature, bien assez pour nous dépasser. Je dirais même que souvent, au delà de toute attente, elle nous transcende. 

Alors quand parfois, je me regarde d'un air accusateur parce que j'ai perdu mon corps de jeune femme athlétique, une petite voix n'hésite pas à me rappeler combien ce que j'ai réalisé est magnifique. Si l'adage très répandu dit que l'on donne de sa beauté à son enfant, il faut rajouter qu'en contrepartie ce dernier nous prodigue l'expérience la plus enrichissante jamais vécue jusqu'alors, qui vaut bien le coup d'être marquée à jamais. Alors j'ose admettre que si mon corps a été le seul véhicule permettant à ma fille de faire son passage sur notre belle planète Terre, il n'en reste pas moins respectable. Bien au contraire, j'en suis fière. J'ai su l'écouter, m'écouter tout au long de ces neuf mois de grossesse, et cette symbiose s'est ressentie pendant mon accouchement. Malgré la fatigue, la douleur, j'ai tout donné... et la Nature m'a donné en retour le plus beau présent jamais escompté...
Porter la vie, cela n'est pas sans concession. Et pour autant, malgré ces petits "défauts" à jamais inscrits en moi, je ne regrette absolument rien de tout cela. Devenir mère m'a permis tout simplement de ne plus être autocentrée, et bien que j'aime toujours autant prendre soin de moi, je pense que le fait de me soucier d'un être autre que moi-même m'a rendue beaucoup moins superficielle. De ce fait, je me sens comme en total décalage avec la personne que j'ai pu être, et certaines autres que j'ai pu côtoyer.

Et pour finir, si je devais faire une déclaration à mon corps... ce serait celle ci.
"J'aime ce que tu es, ainsi que ce que tu incarnes. Tu n'es pas parfait au sens superficiel du terme. Tu n'es plus aussi tonique qu'avant. Certes, tu es un peu plus difficile à vêtir, où peut être bien que c'est moi qui ai changé de style. Mais dans tous les cas, sache que tu n'en es pas moins beau. Tu mérites que je te respecte, et ces tatouages naturels sont magnifiques. Ils sont les seuls à t'avoir permis de réaliser une prouesse des plus merveilleuses. Tu as donné la vie. Donné un sens à tout ça. À ton monde, à tes soupirs. Et rien que pour cela... Merci,  et pardon car parfois j'ai douté de tes capacités à gérer tout cela. Pardon car certains jours je te dévisage comme l'adolescente que j'ai été. Oui, je m'excuse si certains jours je suis beaucoup moins reconnaissante car il m'arrive de replonger dans cet autoflagellation stérile que nous impose cette société beaucoup plus néfaste que bénéfique. En tout cas ne t'en fais pas, car j'ai à mes côtés, la plus merveilleuse des personnes, qui ne cesse de me rappeler combien il est important de te respecter et combien tu es beau à ta manière. Et du fond du cœur, merci. "

A toutes celles qui ont donné la vie... cet exercice s'applique à vous également ;)

Une maman ordinaire. 

vendredi 1 avril 2016

Avoir un BABI (bébé aux besoins intenses)


Dans une société où la norme prône la séparation de plus en plus précoce de maman et bébé, difficile de trouver ses marques en tant que jeune maman lorsque son enfant est un « bébé aux besoins intenses ».
Les premiers mois de la vie d'un enfant sont parfois très compliqués à vivre en ce qui concerne la construction de la relation avec les parents, a fortiori lorsque la vie de famille est déséquilibrée par  un nouveau né qui vit littéralement dans les bras de ses parents.


Qu'Est-ce-qu'un BABI ?

Ce terme est très discuté et controversé chez les pédiatres. Créé dans les années 1980, il désigne les bébés qui, comme son nom l'indique ont des besoins de contacts intenses et qui réclament énormément de portage et de présence de ses parents. Souvent incompris, les parents qui répondent aux besoins de leur enfant essuient très souvent les reproches de leurs proches (famille et amis) qui ne comprennent pas qu'ils « cèdent » aux pleurs -pourtant justifiés- du nourrisson.
A travers cet article j'ai pour ambition d'aborder ce sujet car ma fille Elena est un b.a.b.i, et j'ai vécu les débuts de ma vie de maman comme un réel marathon aussi éprouvant physiquement que psychologiquement. Dieu sait si j'aime ma fille, mais je ne dirais jamais assez que devenir mère m'a confronté et me confronte toujours à mes propres limites.

Comment vivre avec un b.a.b.i ?

Un b.a.b.i pleure énormément, on dirait presque « pour un rien ». Impossible de le coucher dans son lit, dans son parc. Impossible d'aller aux toilettes, à la douche ou même de manger sans qu'il ne pleure... cela met nos nerfs à rude épreuve, et c'est bien normal. Il ne s'endort que sur maman (ou papa parfois) uniquement s'il sent le rythme cardiaque de maman et s'il est rassuré par son souffle à proximité. Dans l'article que j'ai rédigé sur les trois premiers mois avec bébé je décris dans le détail ce qui était mon quotidien avec Elena les premiers mois de sa vie. J'étais littéralement exténuée.
En réalité, avec le recul et à force de me renseigner sur la question, j'ai compris que tous les bébés ont des besoins forts de contact. Certains l'expriment de façon plus forte que d'autres, mais le problème ne réside pas dans les pleurs de bébé, mais dans notre mode de vie. En effet, on ne connaît ce « problème » que dans les sociétés occidentales, car culturellement, les jeunes parents sont beaucoup plus isolés tandis que dans le monde oriental, les familles s'entraident plus, et les bébés ne connaissent pas ce problème car ils sont souvent portés par les femmes de la maison qui n'hésitent pas à se passer le relais. Cela permet à la jeune maman de souffler et aussi au bébé de ne pas se sentir mis de côté. La pratique du cododo aussi est beaucoup démocratisée, et on ne se pose pas la question de savoir si il y a « trop de contact ». Nos divergences de mode de vie ont une influence non négligeable sur la façon d'appréhender l'accueil d'un bébé, et le portage reste, une des principales solutions au problème.
A force de patience, les choses s'arrangent au fil des mois car le nouveau né prend confiance en son nouvel environnement. Cela peut durer un certain temps, c'est pourquoi j'ai voulu poster une vidéo d'une émission très intéressante qui traite sur le sujet, afin de rassurer les jeunes parents qui sont dans la même situation. Et pour les aider, avant tout, à mieux cerner l'origine du "problème".




En bref, vous l'aurez compris, être parent n'est jamais de tout repos, mais n'oubliez pas qu'il est normal de se sentir parfois exténué(e). De toute évidence, nous ne sommes que des êtres humains, alors dans les moments où vous sentez que vous allez craquer, comme le dit justement le pédiatre dans la vidéo ci dessus, n'hésitez pas à contacter un proche, poser bébé dans son lit et souffler un bon coup... Les premiers temps sont difficiles, je ne vous l'écrirais jamais assez, vous pouvez déculpabiliser de perdre patience... et surtout réalisez que c'est une situation tout à fait normale, le temps faisant bien les choses vous verrez assez rapidement que le jeu en vaut la chandelle. 
De mon expérience, je retiens que ma fille a été un bébé "très difficile" surtout les 3 premiers mois et le fait que je m'en occupais quasi exclusivement n'aidait en rien à ce que mon "baby blues" s'efface. Le papa travaillant beaucoup à l'époque, l'incompréhension me rongeait ainsi que la solitude.  A force de dialogue, nous avons passé le cap avec brio. Avec beaucoup d'amour et de respect des volontés de l'autre, il est beaucoup plus facile de franchir cette étape du premier trimestre de bébé.
Maintenant qu'Elena arrive à ses 7 mois, la situation est bien différente notamment parce que mon conjoint est beaucoup plus disponible mais aussi parce que je constate que ma fille est plein d'assurance, ce qui l'a fait gagner en autonomie.  Pour le coup, je ne regrette absolument pas d'avoir répondu présente à ses appels larmoyants, car au final, elle est devenue un bébé jovial et épanoui qui nous émerveille encore plus chaque jour qui passe. Je crois avec ferveur qu'il reste primordial de rassurer son enfant pour qu'il se sente en sécurité dans son environnement post partum, et surtout comprendre qu'il ne parle pas le même langage qu'un enfant de cinq ans. Ainsi, il vous apparaîtra plus facile de réaliser qu'un nouveau né n'a pas la notion de caprice, mais qu'il  ressent seulement ce besoin incommensurable et unique de vous avoir auprès de lui. :) 


Une maman  ordinaire.

vendredi 25 mars 2016

La diversification alimentaire, mon expérience...



Aujourd'hui c'est un sujet un peu moins personnel que j'ai décidé d'aborder, mais qui reste tout autant important car il s'agit de la diversification alimentaire de bébé. 

La diversification alimentaire c'est quoi?

Pour celles et ceux qui se posent la question il s'agit tout simplement de l'introduction progressive des aliments divers (légumes, fruits, viandes) dans l'alimentation de bébé. 

Quand et comment s'y prendre ?

Afin de traiter le sujet tout d'abord je voudrais préciser qu'il ne s'agit que de ma propre expérience et qu'en aucun cas je n'ai la prétention de mieux connaître le sujet que le pédiatre qui suit votre bébé donc pour les mamans qui souhaitent entamer la diversification surtout  n'hésitez pas à aborder la question avec le professionnel de santé qui suit votre enfant. 

Alors pour en revenir à ma fille, j'ai commencé la diversification à l'âge de 4 mois et demi pour Elena. En effet, c'était  un bébé allaité exclusivement jusqu'alors, qui se portait plus que bien puisqu'au dessus des courbes de croissance. Le choix de commencer à introduire les purées de légumes s'est fait assez naturellement étant donné que je réalisais que la petite commençait à beaucoup regarder et observer nos assiettes lorsqu'on était à table. Lorsque son père et moi-même avons commencé à constater que la petite manifestait un intérêt réel à ce qu'on mangeait on a décidé de commencer à introduire les midis les purées de légumes. À la base, le pédiatre qui suit Elena nous avait plutôt préconisé de patienter jusqu'à ses 5 mois car étant bien portante elle n'avait pas un besoin viscérale de diversification, mais son père comme moi en avons fait qu'à notre tête parce qu'on voulait sauter le pas et donc on a commencé deux semaines plutôt que ce que nous avait recommandé le médecin. Avec le recul on ne regrette absolument pas puisque la petite a super bien supporter la diversification et je pense que le fait de faire les choses progressivement a aidé à ce que ce soit fait sans heurt. 

En effet, pour introduire des aliments autre que le lait maternel mieux vaut au début choisir un repas dans la journée (en général le midi) pour remplacer petit à petit une tétée par un pot de purée de légumes. On a commencé par un légume assez doux et assez bien toléré par les bébés : le potiron. 
Je me souviens très bien du premier repas d'Elena, elle avait au début un peu de mal avec les cuillerées et avait tendance à jouer plus avec sa langue qu'à deglutir la purée. D'ailleurs, ce qui est formidable dans la diversification c'est que cela stimule beaucoup les sens des petits car ils sont confrontés à de nouveaux parfums, de nouvelles textures ainsi que de nouveaux goûts. Surtout il faut s'armer de patience évidemment bébé ne finit pas ses pots les premières fois cela met un certain temps avant qu'il ne s'habitue à la déglutition et qu'il apprécie réellement ses repas. Pour notre expérience, Elena n'était pas difficile. Nous avions commencé par les potirons, puis les carottes qui avaient un plus franc succès. Ensuite les petits pois et les artichauts qui quant à eux étaient moins facile à digérer pour elle. Elena s'est très vite habituée au repas du midi, ainsi qu'à l'introduction du dessert (compote ou yahourt brassé) qui s'est faite rapidement après l'introduction des purées de légumes si ce n'est en même temps. 
Je sais que beaucoup de pédiatres préconisent d'attendre entre chaque aliment mais on a voulu s'écouter et faire comme bon nous semblait car Elena avait vraiment beaucoup d'entrain à manger diversifié et elle n'a pas rejeté du tout ce qu'on lui proposait. Bien au contraire... ;-) 
Vers 5 mois - 5 mois et demi on a introduit une collation l'après midi (soit un yahourt brassé soit une compote) afin de limiter le nombre de tétées qui commençaient à me fatiguer un peu. Cela s'est fait très naturellement et Elena adore toujours autant prendre son goûter :) . 
Par la suite c'est à ses 6 mois que l'on a commencé à introduire le gluten, les viandes (poisson et jambon) mixées dans ses purées, ainsi que le repas du soir. Alors certes Elena a moins d'entrain pour les viandes mais on ne force rien. On continue à varier les plats en essayant de lui proposer des alternatives pour qu'elle goute à tout, mais étant allaitée (matin et soir minimum) on ne se fait pas de soucis pour ses apports nutritionnels. Chaque chose en son temps, cela fait beaucoup de nouveautés pour elle donc on essaie de ne pas la brusquer. Elle a stabilisé sa prise de poids à 100gr par semaine ce qui est super car avant elle était trés potelée voire un peu "trop" ce qui lui permet d'avoir des mensurations qui s'affinent raisonnablement. 

Diversification et allaitement, est-ce compatible?

Alors oui tout à fait ce n'est pas parce que l'on commence la diversification alimentaire que l'on ne peut plus allaiter bébé . Bien au contraire, personnellement j'ai gardé au minimum deux tétées par jour c'est à dire une le matin et une au coucher (voire dans la nuit car Elena aime bien dormir contre maman et avoir un accès "open bar") mais il arrive souvent que l'après midi pour sa sieste je lui donne le sein tout simplement pour une question de contact physique. La petite est plus facilement apaisée et moi aussi, l'air de rien, je profite de ces moments de complicité pour dorloter ma petite merveille qui grandit à vitesse grand V... 
 
Prochaine étape : le sevrage... Je ne suis pas encore totalement prête, mais j'y songe de plus en plus. Déjà je suis contente d'avoir allaitée ma fille qui arrive à ses 7mois d'ici peu, j'en suis même fière. Je me revois à la maternité pleurer à cause des crevasses en me promettant de ne plus donner le sein à ma fille, et me voila, quasi sept mois plus tard à me demander quand je vais arriver à couper le cordon... Parfois je fatigue de l'allaitement, parfois je voudrais qu'Elena reste bébé pour l'éternité...
 
Quelle drôle d'ambivalence, le maternage.
On ne sait jamais sur quel pied danser... :')
 
 
 
J'espère que cet article était assez clair et qu'il a permis d'en éclairer certains. 
En tout cas merci de m'avoir lue, merci pour les messages d'encouragement que vous m'écrivez sur les réseaux sociaux, ça fait vraiment chaud au cœur !


Une maman ordinaire.