samedi 10 décembre 2016

Quand les bras de Morphée sont introuvables

Désolée mon amour

Ce soir j'étais persuadée que nous étions prêtes. J'ai cru avoir les épaules assez solides pour passer outre tes cris et tes pleurs. Ce soir, j'ai voulu te mettre dans ton lit. Je savais que ça allait être compliqué. Car à 15mois tu n'as jamais été bien dans un lit de bébé.

Cependant, ce soir,  j'avais vraiment envie de passer le cap, pour trouver un meilleur sommeil. Tu sais j'adore dormir avec toi mon amour, mais Maman est fatiguée ces temps ci et dort très mal. Cela fait bien longtemps qu'elle n'a pas dormi seule dans son lit et qu'elle n'a pas connu une vraie nuit de sommeil. C'est pourquoi maman t'a déposée dans ton lit à barreaux, en espérant que tu trouves le sommeil. Tu as lutté ce soir contre la fatigue, frustrée et apeurée de ne pas te blottir contre moi ce soir pour trouver le sommeil. J'ai voulu tenir bon, épuisée de ne pas pouvoir me poser tranquillement dans la pièce d'à côté. J'ai gardé mon sang froid devant toi, à venir te parler et te donner la sucette .
Au final, j'ai pris le temps de me poser cinq minutes, tu avais l'air de te calmer, mais quand je suis revenue, tu as recommencé de plus belle. J'ai cru que j'allais craquer. Alors je suis sortie. J'ai fermé la porte derrière moi. Ton père est arrivé en colère, on a échangé des mots. Ce n'était pas de ta faute mon ange, mais Papa et Maman sont parfois dépassés.
Papa est revenu dans ta chambre, Maman s'est cachée dans sa couette le temps de faire le vide. Et puis, une éternité s'est écoulée. Et tu es revenue près de moi, à moitié somnolente, transportée dans les bras de ton père.
Par réflexe, tu t'es blottie contre moi, frottant ton petit nez contre ma poitrine pour téter.

Ce soir, mon amour, Maman a compris. Oui, j'ai compris qu'il n'y avait pas de norme préétablie pour que la paix règne dans notre foyer.
Tu es là, contre moi, apaisée . J'écris ces mots alors que ton petit souffle caresse mon épiderme.
Je vais enfin pouvoir m'endormir à mon tour, avec le regret de t'avoir fait de la peine. Je sais que tu ne m'en veux pas, je peux le voir à ton petit sourire en coin.

Merci pour ça mon ange, car Maman s'en veut de ne pas toujours te comprendre.

Fais de beaux rêves.
Je t'aime.

Ta maman ordinaire.