mercredi 25 mai 2016

24 heures sans ma fille. Le concert de Coldplay à Nice ou mon retour en adolescence.



Mardi 24 mai 2016. Il est 5h27 du matin et pour l'occasion qui m'attend, j'ai dormi dans ma chambre de jeune fille avec Elena, chez Maman. 
Enfin, "dormir" est un bien grand mot. Après avoir refait notre Monde, ma sœur et moi même avons eu un mal fou à trouver les bras de Morphée. Elena quant à elle, à préféré se réveiller toutes les heures, histoire de nous préparer psychologiquement à notre réveil précoce.
Oui... 5h30 le réveil sonne. Elena est déjà réveillée, elle me regarde avec son sourire d'ange, ignorant combien elle me serre le cœur... Je vais devoir la laisser un jour entier, pour pouvoir réaliser un de mes petits (grands) rêves. 
D'ici une heure et demi ce sera le grand Départ, car je m'échappe enfin pour voir mon groupe préféré en concert ; Coldplay au Stade Charles-Ehrmann à Nice. Ils qui se déplacent une seule fois en France. Et c'est mon âme d'ado qui s'enflamme. Ça y est, mon cadeau de Noël offert par mon frère se concrétise... on part en famille voir Chris Martin & co chanter leurs tubes sur scène. On sera placés sur la pelouse nord Or... c'est à dire au plus près de la scène. Je vais vivre un rêve éveillé, je ne réalise toujours pas. Impossible.

6h00. Je prend mon petit déj' en regardant Elena jouer sur le lit. Elle ne veut pas se rendormir, on dirait qu'elle ressent mon excitation. Partagée entre l'envie de vivre cet instant à 200% et l'idée d'être séparée géographiquement de ma chair, je la regarde jouer en buvant ses babillements comme si c'était la dernière fois que je la voyais. Rien que ça. Je sais que cela peut paraître ridicule pour certains, mais pour moi, c'est une aventure digne des plus grands romans qui se trame. J'ai pas le cœur à la laisser, bien que je sache que ma mère, comme mon homme seront parfaitement aux petits soins.

6h45. J'ai les cheveux mouillés, je finirai de me préparer dans la voiture. Tout ce qui compte, c'est de donner une dernière tétée à la petite, en espérant qu'elle prenne assez de moi pour tenir en mon absence. Elle ne le sait pas encore mais nous allons être séparées pour de très longues heures, et c'est la première fois qu'elle passera une journée + une nuit sans Maman. 

7h00. Mon frère fait tourner le moteur. Ma sœur et moi allons embarquer dans la voiture. Elena est dans les bras de sa grand-mère, mon cœur se serre. Je vais devoir lui faire un (mille) dernier(s) bisous. Au revoir ma poupinette, Maman t'aime plus que tout et te retrouvera demain alors que tu dormiras paisiblement contre Papa. 

7h08. On démarre, j'ai le cœur qui palpite, on va chercher mon autre frère et ma belle-sœur à Narbonne. Paraît que des grèves grondent près de Marseille, et justement on doit passer par là pour aller jusqu'à Nice. 
On ne le sait pas encore, mais c'est un long périple de 7h00 de route qui nous attend.
Pendant ce temps, on se met en conditions, on écoute nos chansons préférés de Coldplay, on chante, on rit, on crie, on est sur notre nuage, et rien ne nous empêchera de vivre ce Moment. Je prend des nouvelles d'Elena de temps à autre, j'ai la larmes à l’œil quand je reçois des photos d'elle. C'est absurde mais bel et bien réel ; même si parfois elle me rend dingue, les kilomètres sont lourds à supporter. Plus le temps passe, plus je suis rassurée, elle se porte bien et s'amuse avec son cousin qui est de deux mois son cadet. Batterie presque OFF, j'éteins mon téléphone pour conserver ce qui me reste pour les cas d'urgence.

14h00. Après quelques arrêts, des pénuries d'essence, des petits détours sur Aix en Provence, on y est. La Côte d'Azur est magnifique. On s'arrête dans un grand Parking où l'on prend la Navette pour se rendre au Stade de Nice. Jusqu'ici tout va bien. Mais le soleil frappe fort et l'on doit attendre longuement pour rentrer.

17h00. On est enfin installés sur la pelouse du stade, pas trop loin de la scène. Des personnes essaient de passer devant nous, ça a le chic de me mettre hors de moi, j'en envoie promener quelques-uns qui forcent le passage. La scène est magnifique, des pompons multicolores décorent les écrans, on voit les instruments des artistes peints dans des couleurs flashy, dans le thème de la tournée.
Plus rien ne nous gâchera notre plaisir d'être ici :) bien que la fatigue et l'inconfort se font grandement sentir.

19h30. Alessa Cara et Lianne La Havas font la première partie. Ce sont de très belles révélations, et même si on n'en peut plus d'attendre, on les acclame généreusement pour leurs belles prestations.

21h20. C'est la pénombre. Un air d'opéra introduit le spectacle. Les grands écrans font entrevoir une rosace aux couleurs arc-en-ciels avec en fond sonore, le discours humaniste de Charlie Chaplin extrait du film "The Dictator".  
Noir.
La musique commencent, les bracelets luminescents que l'on nous a distribués à l'entrée s'allument.
Standing ovation. Ils entrent sur scène. C'est littéralement une explosion ! Toute les lumières s'allument, les lasers, les chansons s'enchaînent, fumée, confettis, feux d'artifices, lancés de ballons, Chris Martin est juste un show-man hors du commun. Son groupe des artistes respectables.
J'entends Yellow, The scientist, Charlie Brown, Ink, Magic, Sky full of stars... etc etc etc . Je ne peux pas les citer toutes, elles sont magnifiquement interprétées. Il y a de la magie dans l'air, et à ce moment, je ne peux que penser à mon homme. J'aurais aimé qu'il soit là pour vivre ce moment fort. Pour partager avec lui cette partie de mon adolescence.
Tout notre groupe s'enlace, on chante à tue-tête nos refrains préférés. Tous émus.
On est au bon endroit, au bon moment, et cet instant restera gravé dans notre mémoire.
Ce n'était pas un simple concert. C'était une évasion. Une heure trente durant, je n'étais plus Maman, j'étais juste Inès. En train de vivre quelque chose de fort.
On a voyagé parmi les étoiles, on a vibré et on vécu ça en famille. 
Moment parfait, à rayer de ma bucket-list. 


6h40. Après 7 heures de route. J'ai enfin gagné ma douche. Je vois Elena dormir près de son père. Comme si je n'étais jamais partie.
Je vais pouvoir rejoindre mon lit, des rêves et des mélodies plein la tête. Je me revois dans les transports en commun, à 16 ans, écoutant les musiques du groupe et rêvant de les voir un jour sur scène. C'est chose faite.
La vie reprend son cours, j'ai retrouvé mes amours.

Merci fréro.
Merci Coldplay.
Viva la Vida !

Une Maman ordinaire.

vendredi 20 mai 2016

Les jours sans...



Cette nuit j'ai mal dormi... 
La petite s'est réveillée une pair de fois, son père râlait en me sommant de lui donner le sein une bonne fois pour toute car "il faut qu'il dorme". Alors vous savez, ce matin j'ai envie de rien, ni même de profiter de ce joli ciel bleu, encore moins de répondre à mon téléphone. J'ai besoin de calme, de SÉRÉNITÉ. De ne plus penser à rien. Je n'ai pas la force aujourd'hui de me battre contre moi-même pour faire le moindre effort, de faire semblant que ça va. De faire attention à mon apparence, à mes fringues, à tout.

Il est 15h passée, la petite dort dans son lit après plusieurs longues négociations.  Je suis épuisée ... Je n'ai pas la force de la porter et faire des allées et venues dans l'appartement. Dieu merci elle a trouvé refuge dans les bras de Morphée, Maman est au service minimum... Désolée mon petit ange si Maman fatigue, mais ça ira mieux ensuite promis...

Je devais faire le ménage aujourd'hui, profiter un peu du soleil qui a décidé de pointer enfin le bout de son nez, mais l'idée même de croiser des gens m'exaspère. 
Loin de moi l'envie d'être condescendante, mais j'admets avoir trouvé mes propres limites.
Aujourd'hui, j'en ai marre d'avoir cette fâcheuse tendance à me dévouer corps et âme à mon détriment. 
De toute évidence quoique je fasse, c'est la même lassitude qui me guette.
 J'en ai marre d'entendre les mêmes remarques chaque jour, qu'on me dise que ma fille râle beaucoup (non sans dec? Merci j'avais pas remarqué!), que je suis trop laxiste et qu'elle va me bouffer (ce qui me ronge le plus c'est cette envie de tout péter, d'envoyer en l'air ces prisons spirituelles qui nous menacent chaque jour un peu plus et qui font que certains pensent avoir la science infuse en ce qui concerne le comportement et la psychologie infantile). 

De toute évidence, là où j'ai besoin d'un soutien en tant que jeune maman, je ne constate que ce trop-plein de reproches, ces soupirs accusateurs assortis d'une arrogance foudroyante qui ne fait qu'attiser l'éruption imminente de ma colère. 
Avoir un enfant, c'est comme gagner à la loterie. Du jour au lendemain, ça nous change la vie, ainsi que notre entourage. 
J'ai besoin d'un exutoire... Alors avec le peu de courage qu'il me reste j'ai décidé d'écrire un peu.  Vider mon sac.
Vider ma tête. 
Vider cette rancœur inutile qui ne mène à rien si ce n'est gâcher ce temps précieux.

Tictac.
Tu peux dormir paisiblement mon amour de petite fille car à ton réveil, tu trouveras une maman apaisée...
´Fallait juste que l'orage passe.

Une maman ordinaire.

dimanche 8 mai 2016

Maladies infantiles : La roséole chez bébé.

Mardi 20 avril 22h00.
Aujourd'hui j'ai mené une bataille sans relâche, entre moi et moi-même.
D'un côté j'étais là, démunie, aux côtés de ma fille pleurant façon crescendo, et de l'autre je m'imaginais partir en courant et claquer la porte de chez moi, fuyant toute source de décibels possible et imaginable.
Oui, j'ai cru craquer. J'étais complètement épuisée, totalement seule face à ce petit être que je n'arrivais pas à calmer... Elle était là, les bras tendus vers moi pour que je trouve la solution à son mal-être. 
Il faut avouer que ces temps-ci sont difficiles pour elle.
Trois jours... trois jours qu'elle a de la fièvre. Qu'elle refuse de manger au risque de l'inciter à réexpédier illico son petit pot sur sa chaise haute. Trois nuits épuisantes au cours desquelles je ne dors qu'au gré de ses réveils incessants, de ses pleurs stridents qui n'appellent que moi,  ne réclamant que ma chaleur corporelle afin qu'elle puisse s'apaiser et se rendormir. 
"C'est les dents c'est sûr", je le vois à ses gencives gonflées, à sa manie de tout porter à la bouche, de mordiller ses petits doigts boudinés, de gémir en m'interpellant du regard tout en ayant l'air de me demander de faire quelque chose pour qu'elle puisse se calmer. 
Dolodent, Camillia, anneau de dentition réfrigéré... tout y passe tant que j'arrive à canaliser sa douleur et la diminuer du mieux que je peux. 
La journée, elle réclame des siestes à tout heure, tout moment, quitte à écourter ses repas. Elle est épuisée, à cran et moi aussi. Sa température ne dépasse pas les 38,5, je ne m'affole pas. Un doliprane en prévention et ça passera à coup sûr.
C'est étrange cependant... cette fièvre qui dure trois jours, bien qu'elle ne soit pas excessive et que dans le fond, je savais très bien que la poussée dentaire pouvait en être l'origine. J'ai besoin d'en savoir plus.

J'allume l'ordinateur. Je tape "fièvre de trois jours" sur Google. Bingo. Je ne suis pas la seule dans ce cas. Je clique sur le premier lien affiché par le moteur de recherche, et je comprends qu'il y a une maladie dite "fièvre des trois jours". On l'appelle aussi "la roséole", bien que contagieuse (c'est un virus) elle est bénigne et se manifeste en deux temps :
1) D'abord une fièvre de trois jours, comme son p'tit nom l'indique. Bébé grognon, grincheux, épuisé, peut même s'accompagner d'une diarrhée.
2) Ensuite la fièvre disparaît et laisse place à une éruption cutanée un peu partout sur son petit corps. ce ne sont pas des vésicules, mais simplement des petites plaques rouges ressemblant à de l'eczéma. En théorie, l'éruption disparaît au bout de maximum 48heures et n'est pas douloureuse pour l'enfant..
Je suis sceptique, on verra demain son état.

Mercredi 21 avril. 10h08. Elena n'a plus de fièvre, mais la peau parsemée de plaques roses...
C'est bien la roséole... elle va mieux, mais ces éruptions m'inquiètent. Mon amoureux dédramatise comme il sait si bien le faire... On va devoir surveiller ça. C'est pas très beau, mais c'est bénin... alors, on prend son mal en patience...

Deux jours plus tard...
Les plaques ont enfin disparues... Et j'ai retrouvé un bébé en pleine forme, avec un teint de pêche.
Plus de peur que de mal... Maman est rassurée même si on ne saura jamais comment Elena a bien pu attraper ce virus.

La roséole : ou autrement dit, la maladie qui part aussi vite qu'elle pointe le bout de son nez... Ça c'est fait!

Elena en pleine sieste, roséoleuse... :)


Une maman ordinaire.

samedi 7 mai 2016

8 mois un 8 mai...



Je suis assise sur mon canapé, Elena est sur son transat', et regarde les comptines que je lui ai mises sur la console de son père. Les pieds en l'air, un sourire au coin, entortillant l'étiquette de son doudou dans ses petits doigts boudinés ... 

Le soleil se couche paisiblement, quelques rayons flottent sur la baie vitrée de mon salon... je peine à réaliser combien le temps passe vite, et à quel point j'ai pu oublier ma vie d'avant. Dans un peu moins de deux mois je fêterai mes 25 ans, et c'est à peine si j'arrive à me souvenir de ma vie d'avant. J'ai l'impression que mon existence n'a pris un réel sens qu'à partir du moment où nos regards se sont croisés, laissant entrer la plénitude dans nos cœurs meurtris par cette rencontre ô combien éprouvante... mais tout autant magnifique.. Huit mois qu'elle est là, huit mois de remise en question perpétuelle, de doutes, d'inquiétude, de joie, de pleurs, d'éclats de rire... de vie tout simplement.

J'ai toujours eu l'impression d'être dans l'attente d'un événement spécial, marquant un tournant dans mon existence que j'ai souvent qualifiée de monotone. J'ai couru après un idéal de vie à des années lumière de ce que je vis actuellement, mais tellement plus artificiel, tellement insipide au final. J'ai cru que de vivre à 200 à l'heure serait le seul moyen pour moi d'assouvir ma soif d'aventures, de surprises, d'amour, de vie... je n'aurais jamais pensé que mon destin me mènerait à eux, et qu'au final,  ce que l'on souhaite le plus au monde n'est pas ce dont on a réellement besoin. J'ai eu toutes ces émotions à travers un chemin de vie bien différent.

Je l'ignorais, mais j'avais besoin d'eux. 
Aujourd'hui ils font partie de ma vie, sont la meilleure partie de moi... et ça fait huit mois que j'ai une petite fille merveilleuse, tout droit  venue du ciel par une cigogne enchantée... et c'est le cœur léger que je peux certifier que ma vie n'est plus de tout repos, n'est plus insouciante, n'est plus remplie des même rebondissements, de ces personnes que je ne côtoie plus... rien ne me manque, hormis le sommeil parfois, le temps aussi...
Mais j'ai tout, et c'est merveilleux.

Elena apprend à ramper petit à petit, elle esquisse des "Mamans" des "Papas" sans trop y croire et sans trop réaliser combien ces mots représentent les plus douces mélodies présentes sur cette planète... Elle pleure systématiquement que je quitte son champ de vision, il paraît que c'est un cap à cet âge...
Personnellement, je vois cette petite "crise des huit mois" comme une raison de plus pour la garder encore un peu plus au creux de moi, au plus près de mon cœur qui bat au rythme de ses petits soupirs. Je n'ai toujours pas sevrée ma fille, je ne compte pas le faire encore... même si elle a tendance à prendre mon sein pour un jouet, et qu'elle me pince avec ses dents prêtes à percer... je ne suis pas encore prête d'arrêter l'allaitement. On cododote toujours. On vit au rythme de l'une et de l'autre. Elle continue à me réveiller en me mettant le doigt dans l'oeil, ou encore avec ses petons dans ma bouche... 
J'ai connu des réveils plus tendres, mais pour rien au monde je ne me passerais de ceux-là...
Elle comprend les "non" et esquisse des pleurs à tout va quand je lui refuse de jouer avec tout et n'importe quoi. Son petit caractère s'affirme de jour en jour, et laisse transparaître des négociations futures musclées... parfois, il y des jours où j'essuie ma fatigue dans un sentiment d'impuissance. Mais même les jours difficiles, je ne retiens que le bon.

Elle est ma petite pestouille. et je l'aime plus que tout... 

Une maman ordinaire, et fière.