vendredi 25 mars 2016

La diversification alimentaire, mon expérience...



Aujourd'hui c'est un sujet un peu moins personnel que j'ai décidé d'aborder, mais qui reste tout autant important car il s'agit de la diversification alimentaire de bébé. 

La diversification alimentaire c'est quoi?

Pour celles et ceux qui se posent la question il s'agit tout simplement de l'introduction progressive des aliments divers (légumes, fruits, viandes) dans l'alimentation de bébé. 

Quand et comment s'y prendre ?

Afin de traiter le sujet tout d'abord je voudrais préciser qu'il ne s'agit que de ma propre expérience et qu'en aucun cas je n'ai la prétention de mieux connaître le sujet que le pédiatre qui suit votre bébé donc pour les mamans qui souhaitent entamer la diversification surtout  n'hésitez pas à aborder la question avec le professionnel de santé qui suit votre enfant. 

Alors pour en revenir à ma fille, j'ai commencé la diversification à l'âge de 4 mois et demi pour Elena. En effet, c'était  un bébé allaité exclusivement jusqu'alors, qui se portait plus que bien puisqu'au dessus des courbes de croissance. Le choix de commencer à introduire les purées de légumes s'est fait assez naturellement étant donné que je réalisais que la petite commençait à beaucoup regarder et observer nos assiettes lorsqu'on était à table. Lorsque son père et moi-même avons commencé à constater que la petite manifestait un intérêt réel à ce qu'on mangeait on a décidé de commencer à introduire les midis les purées de légumes. À la base, le pédiatre qui suit Elena nous avait plutôt préconisé de patienter jusqu'à ses 5 mois car étant bien portante elle n'avait pas un besoin viscérale de diversification, mais son père comme moi en avons fait qu'à notre tête parce qu'on voulait sauter le pas et donc on a commencé deux semaines plutôt que ce que nous avait recommandé le médecin. Avec le recul on ne regrette absolument pas puisque la petite a super bien supporter la diversification et je pense que le fait de faire les choses progressivement a aidé à ce que ce soit fait sans heurt. 

En effet, pour introduire des aliments autre que le lait maternel mieux vaut au début choisir un repas dans la journée (en général le midi) pour remplacer petit à petit une tétée par un pot de purée de légumes. On a commencé par un légume assez doux et assez bien toléré par les bébés : le potiron. 
Je me souviens très bien du premier repas d'Elena, elle avait au début un peu de mal avec les cuillerées et avait tendance à jouer plus avec sa langue qu'à deglutir la purée. D'ailleurs, ce qui est formidable dans la diversification c'est que cela stimule beaucoup les sens des petits car ils sont confrontés à de nouveaux parfums, de nouvelles textures ainsi que de nouveaux goûts. Surtout il faut s'armer de patience évidemment bébé ne finit pas ses pots les premières fois cela met un certain temps avant qu'il ne s'habitue à la déglutition et qu'il apprécie réellement ses repas. Pour notre expérience, Elena n'était pas difficile. Nous avions commencé par les potirons, puis les carottes qui avaient un plus franc succès. Ensuite les petits pois et les artichauts qui quant à eux étaient moins facile à digérer pour elle. Elena s'est très vite habituée au repas du midi, ainsi qu'à l'introduction du dessert (compote ou yahourt brassé) qui s'est faite rapidement après l'introduction des purées de légumes si ce n'est en même temps. 
Je sais que beaucoup de pédiatres préconisent d'attendre entre chaque aliment mais on a voulu s'écouter et faire comme bon nous semblait car Elena avait vraiment beaucoup d'entrain à manger diversifié et elle n'a pas rejeté du tout ce qu'on lui proposait. Bien au contraire... ;-) 
Vers 5 mois - 5 mois et demi on a introduit une collation l'après midi (soit un yahourt brassé soit une compote) afin de limiter le nombre de tétées qui commençaient à me fatiguer un peu. Cela s'est fait très naturellement et Elena adore toujours autant prendre son goûter :) . 
Par la suite c'est à ses 6 mois que l'on a commencé à introduire le gluten, les viandes (poisson et jambon) mixées dans ses purées, ainsi que le repas du soir. Alors certes Elena a moins d'entrain pour les viandes mais on ne force rien. On continue à varier les plats en essayant de lui proposer des alternatives pour qu'elle goute à tout, mais étant allaitée (matin et soir minimum) on ne se fait pas de soucis pour ses apports nutritionnels. Chaque chose en son temps, cela fait beaucoup de nouveautés pour elle donc on essaie de ne pas la brusquer. Elle a stabilisé sa prise de poids à 100gr par semaine ce qui est super car avant elle était trés potelée voire un peu "trop" ce qui lui permet d'avoir des mensurations qui s'affinent raisonnablement. 

Diversification et allaitement, est-ce compatible?

Alors oui tout à fait ce n'est pas parce que l'on commence la diversification alimentaire que l'on ne peut plus allaiter bébé . Bien au contraire, personnellement j'ai gardé au minimum deux tétées par jour c'est à dire une le matin et une au coucher (voire dans la nuit car Elena aime bien dormir contre maman et avoir un accès "open bar") mais il arrive souvent que l'après midi pour sa sieste je lui donne le sein tout simplement pour une question de contact physique. La petite est plus facilement apaisée et moi aussi, l'air de rien, je profite de ces moments de complicité pour dorloter ma petite merveille qui grandit à vitesse grand V... 
 
Prochaine étape : le sevrage... Je ne suis pas encore totalement prête, mais j'y songe de plus en plus. Déjà je suis contente d'avoir allaitée ma fille qui arrive à ses 7mois d'ici peu, j'en suis même fière. Je me revois à la maternité pleurer à cause des crevasses en me promettant de ne plus donner le sein à ma fille, et me voila, quasi sept mois plus tard à me demander quand je vais arriver à couper le cordon... Parfois je fatigue de l'allaitement, parfois je voudrais qu'Elena reste bébé pour l'éternité...
 
Quelle drôle d'ambivalence, le maternage.
On ne sait jamais sur quel pied danser... :')
 
 
 
J'espère que cet article était assez clair et qu'il a permis d'en éclairer certains. 
En tout cas merci de m'avoir lue, merci pour les messages d'encouragement que vous m'écrivez sur les réseaux sociaux, ça fait vraiment chaud au cœur !


Une maman ordinaire. 

jeudi 24 mars 2016

Avoir un enfant en 2016...

"& puis préserver ses doux rêves, tandis que dehors l'horreur fuse."

Avant-hier était une journée tristement particulière, pendant laquelle je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux victimes et leurs familles brisées, en pensant tout simplement qu'il aurait pu s'agir d'un de mes proches ou bien même de moi... Lorsque j'observe les réactions des parents que je connais sur les réseaux sociaux, je ne peux que constater une chose : avoir un enfant en 2016 peut être très anxiogène. En effet, en dépit de nos avancées technologiques, des progrès de la médecine, du recul de nos sciences sur la psychologie humaine, force est de constater combien l'humanité est démunie face à ce fléau qui nous terrorise et qui tue notre prochain: l'ignorance . C'est cette même ignorance qui a rendu des enfants orphelins à travers le monde, et qui a sévi à Bruxelles plus dernièrement.

Avoir un enfant en 2016, cela implique aussi d'accompagner chaque geste, chaque mouvement du quotidien avec un sentiment insupportable de peur au ventre. La peur au ventre lorsque tu t'apprêtes à prendre le métro, la peur au ventre lorsque tu vas dans des lieux publics bondés, car tu as l'impression d'avoir cette satanée épée de Damoclès qui te nargue juste au dessus de ta tête alors même que tu prends le chemin de ta maison ou que tu fais tes courses. 

En ce moment, si tu ouvres le journal tu peux très facilement te laisser submerger par la peur car tu ignores si tu pourras prendre à nouveau ton enfant dans les bras en rentrant du boulot, et même si cela paraît caricatural pour certains, tellement de choses aussi simples deviennent de moins en moins évidentes, à rebours que le climat d'inquiétude se répand.
Mardi, j'ai allumé ma télévision et les informations qui fusaient étaient d'une violence inouïe, laissant entrevoir à travers les mots des journalistes, les images qui s'accumulaient sous mes yeux estomaqués le degré d'horreur vécu par ces innocents qui ont perdu la vie, un de leurs proches, ou bien tout simplement en deuil de leur insouciance. 

Avoir un enfant en 2016, c'est culpabiliser de constater que nous laissons aux générations futures un monde bâti sur des piliers d'argile, dont la fragilité n'a de cesse d'être démontrée au fur et à mesure des faits divers glaçant animant les débats. 

Avoir un enfant en 2016, c'est comprendre que malgré toute notre bonne volonté nous ne pourrons jamais protéger notre chair H24 tout le long de son existence, et qu'il faudra l'armer d'une curiosité sans égale pour que son goût d'apprendre n'en soit que plus fort, pour qu'il puisse développer sa propre capacité de discernement. Car après tout, avoir un enfant en 2016, c'est une forme d'espoir voire de rébellion. C'est l'espoir de laisser au monde une génération plus audacieuse, dotée d'un atout des plus subversifs : sa capacité d'être libre. 

Avoir un enfant en 2016, c'est le rejet de se priver d'instants de grâce, de bonheur, c'est dire à ces monstres que face à la mort, on choisit la vie. C'est pouvoir prendre son enfant dans les bras, et toujours lui dire combien il/elle compte pour nous... idem pour le reste de ses proches. C'est comprendre l'importance de dire les choses, car rien ne sera plus comme avant. 
C'est vivre nos moments de joie, de peine, d'inquiétude, de déception, sans jamais se laisser submerger par la haine. 

D'ailleurs, on vous la laisse cette haine. 
On a bien trop à faire à aimer la vie, à s'aimer tout simplement...

A nos amis bruxellois,
à nos frères et sœurs qui partout dans le monde, sont opprimés par la haine...

Une maman ordinaire.

vendredi 18 mars 2016

Maladies infantiles : Au secours ! Mon bébé a la varicelle...



Coucou les filles ! Désolée de ne pas avoir écrit d'article plus tôt mais j'ai des circonstances atténuantes  : on a déménagé avec mon chéri et Elena a eu la varicelle... En prime j'ai attrapré une belle grippe donc c'est avec 39 de fièvre que je prends le temps d'écrire pendant que je veille sur mon petit trésor. 

La saison hivernale arrive à sa fin, et cette garce aura épargné peu de personnes avec ses épidémies bien connues ... Voilà, après que papa ait gagné à la grande loterie de la shkoumoune il a attrapé la varicelle de son fils, et mon bébé de 6 mois a suivi le rythme.
Lors de sa visite de ses 6 mois, le pédiatre était ferme: même en étant allaitée Elena devait avoir la varicelle , et ça n'était qu'une question de jours. En effet, si l'allaitement transmet des anticorps à bébé, il ne constitue pas un vaccin pour autant. Néanmoins, l'avantage de l'allaitement est de permettre à bébé de "mieux vivre la maladie" et d'avoir son système immunitaire plus armé pour y faire face. 


Déjà, la varicelle c'est quoi?
De ce que j'ai compris, la varicelle est une maladie infantile extrêmement contagieuse de la même famille que l'herpès, dont les symptômes les plus visibles sont en réalité une éruption de vésicules (sorte de petites cloques rougeâtres) sur la peau . Si elle est généralement bénigne chez les enfants, elle peut provoquer des complications très graves chez l'adulte et la femme enceinte. En gros, il ne vaut mieux pas la sous estimer, cela reste une maladie virale qui affaiblit le système immunitaire des personnes affectées ce qui peut entraîner des complications comme une pneumonie par exemple. 

Étant donné que le pédiatre m'avait dit d'attendre une dizaine de jours afin de m'assurer qu'elle la contracte , j'étais dans l'attente de la moindre apparition de bouton sur la petite peau de ma perle. Ce n'est qu'en plein déménagement (oui car cette maladie -dont la période d'incubation peut aller jusqu'à 23 jours- a souvent le chic de se manifester au bon moment) que j'ai remarqué que ma fille avait des boutons qui apparaissaient progressivement sur son petit corps. C'était sûr et certain : mon bébé était malade. Lors de la première apparition de boutons, Elena n'a pas eu d'autres symptômes gênants, elle pétait même la forme.  Mais le lendemain, lorsque l'éruption est devenue plus forte, elle a souffert de pic de fièvre (jusqu'à 38,7) ainsi que des vomissements de glaires (oui car cela peut atteindre les organes internes et jouer sur les muqueuses).

En bref, malgré le discours populaire que l'on a beaucoup entendu ces jours-ci qui nous prodigue des "c'est mieux qu'elle l'ait maintenant car au moins elle ne se grattera pas", je peux vous garantir que de voir son bébé vomir pendant son sommeil et manquer de s'étouffer ce n'est vraiment pas des circonstances souhaitables pour tout jeune parent qui se respecte, et ceux qui comme moi, flippent à la moindre occasion. 

Lorsque bébé a commencé à être grognon et à avoir ces symptômes nous sommes allés consulter son pédiatre afin qu'il nous prescrive un traitement éventuel contre cette maladie de m****. Et là, à ma grande surprise : il n'y a rien à faire si ce n'est vérifier sa température et lui prodiguer un peu de doliprane en cas de grosse montée de fièvre. On peut éventuellement lui mettre du cicalfate, mais le pédiatre est dubitatif quant à son efficacité réelle. Couper les ongles de bébé, et lui donner le sein à volonté . Surtout pas de biseptine, et nettoyage du nez au sérum physiologique autant de fois que nécessaire. 
Voilà le verdict . Ma chair, mon sang est mal en point, et aucune méthode miracle n'existe. On est capable de construire des buildings défiant la couche d'ozone, de cloner des chèvres... Mais d'éradiquer la varicelle de mon bébé de 6mois? Impossible... Tu parles d'un pays développé...

Et oui... C'est donc ça devenir parent, ça implique de composer avec ce sentiment insupportable ; l'impuissance. L'impuissance face à la détresse de bébé, l'impuissance face à ses propres angoisses, la fatigue accumulée par des nuits blanches comme neige...

M*rde alors... 
Si je pouvais prendre son mal quitte à le subir moi-même... Je n'hésiterai pas une seconde...
Si seulement...


Une maman ordinaire.

samedi 5 mars 2016

Lettre à la jeune fille que j'ai été


Je me suis souvent demandé ce que je ferais si je trouvais la machine à remonter le temps. Bien souvent, on a tendance à se dire « si j'avais su j'aurais fait autrement », ou regretter certains de ses choix. Mais personnellement, si je pouvais revenir en arrière, voilà ce que je me serai dit.
Il y a quelques années en arrière, cette lettre m'aurait surprise, et je n'aurais jamais pensé que ces mots sortiraient de ma tête comme une évidence. Mais les voici.



Chère petite Inès,

Tout d'abord, laisse moi te dire que cette vie sera bien à des années lumières de celle que tu espères et que tu imagines. Et ce, je l'entend autant en bien qu'en mal. Tu vas vivre certaines expériences, des plus douloureuses aux plus agréables, et si certaines tu les auras provoquées, d'autres arriveront alors à ton insu. 
Je sais que tu rêves de strass et paillettes, ainsi que du prince charmant, mais un beau jour tu souffleras tes vingt et une bougies, et tu décideras de te réveiller de ce cauchemar que tu t'imposes. Dès lors, après une longue bataille spirituelle, tu prendras « la pilule rouge » et tu comprendras que tes rêves d'enfant ne sont que le fruit d'une ambition inculquées par la société, qui t'a conditionnée comme on formate un enfant soldat pour faire la guerre. Tu n'auras d'autres choix que de poursuivre des études qui te plairont  même si elles seront bien moins alléchantes que la vie de princesse que tu imagines le soir avant de t'endormir.  
A un certain stade de ta vie, tu auras aimé la mauvaise personne au mauvais moment, tu sais, du genre qui te plombe cette once d'estime de soi planquée au fin fond de ton être, et qui te fera croire que cette petite fille que tu as jadis été, est morte et enterrée. Oui car les garçons ne sont pas toujours gentils, et même si tu veux faire la paix, celui que tu penseras être le bon mènera à ton encontre une guerre continuelle et injuste. Il te faudra redoubler d'effort, et puiser en toi l'énergie indispensable à ta survie pour sortir la tête de l'eau. Parfois, tu auras plus l'impression de survivre qu'autre chose et certains jours tu toucheras le fond des abîmes. Ne sois pas inquiète, tu passeras ces caps tant bien que très mal. Car tu resteras courageuse et téméraire, même si la vie affaiblira certaines de tes capacités. Tu t'accrocheras à toutes formes d'espoir, ça fait partie de ton caractère. C'est ce qu'on appelle communément « l'école de la vie ». Ça fait mal, on croirait même en crever. Puis un beau jour, ça passe, comme par enchantement parce qu'il faut se battre pour obtenir ce que l'on veut. 

Plus tard, tu feras de belles rencontres amicales, et tu auras le soutien inespéré de tes proches après les avoir perdus de vue. Oui, il faut que tu sache que tu seras parfois seule. Même dans les moments les plus sombres de ta vie. Car c'est ainsi le monde des adultes ; parfois, les promesses d'antan laissent place aux reproches et à la frustration de ne pas courir aussi vite que le temps lui-même. Mais rassure-toi, ce fossé qui sépare les adultes est tout sauf intangible. Même s'ils sont trop préoccupés à capturer des chimères, il restera toujours cette chose magnifique capable de les unir à nouveau: l'amour.
Ressourcée d'avoir retrouvé les tiens, la chance tournera. Puis, un beau jour, à l'aube de tes vingt trois printemps, tu rencontreras ton prince charmant. Tu seras chanceuse, car ce n'est pas le cas de toutes les princesses de ton âge. Il ne sera pas parfait, il aura un caractère de cochon et parfois même il t'exaspérera. Néanmoins, il sera capable d'une prouesse qui lui est propre : il te ramènera à la vie. Il dira ce que tu as toujours rêvé d'entendre et te regardera comme personne ne t'aura jamais regardé. Il sera ta bouée de sauvetage, et tu lui rendras la pareille. Vous vous serez trouvés.

Il te fera une petite fille, et tu seras heureuse. Le bonheur, je tiens à te le dire, ce n'est pas quelque chose qui va de soi. Souvent on ne sait pas que l'on nage dedans. On ne se rend pas toujours compte de la chance que l'on a. En réalité, c'est comme si ça se méritait. Il est fait d'épreuves mais jamais il ne te fera douter. Tu le trouveras dans des moments de fou rire avec ta famille, dans le contact avec celui que tu aime, dans cet instant de grâce que tu vivras le jour où tu mettras au monde ta petite fille et que tu changeras de statut.  Tu comprendras mieux Maman, ce qu'elle a traversée et tu t'en voudras de lui avoir reproché des choses futiles. 
Tu te rendras compte aussi, que même si les parents ne sont pas parfaits, même si Maman n'est pas surhumaine, qu'elle s'est parfois trompée à ton égard ; tu réaliseras qu'elle a fait ce qu'elle a pu. Et que pour cela, elle est une personne merveilleuse. Un jour, tu la prendras dans tes bras, malgré le fait qu'elle ait pu parfois te faire de la peine. Et tu la remercieras tout simplement pour tout ce qu'elle a fait, ce qu'elle n'a pas pu ou  voulu faire. 

Une fois mère, ce sera à ton tour d'improviser. Certains jours, tu seras confrontée à tes propres limites, à tes désirs cachés de liberté hypothétique, à ta fatigue, à la sienne, à vos disputes de jeunes parents en deuil du jeune couple que vous incarniez. Mais si tu te poses les bonnes questions, et si tu t'en remets à ton instinct tu comprendras... Ce qui te frappera le plus d'une part, c'est que tu retrouveras dans les yeux de ta fille ce que tu avais perdu alors depuis quelques années : la certitude. La certitude d'avoir trouvée ta place dans cet univers, aussi vaste qu'intimidant. La certitude d'avoir trouvé un sens à tes pas, à tes mots, à tes regrets. Tout ce que tu auras enduré jusqu'alors trouvera un sens équivoque. D'autre part, c'est cette même certitude qui fortifiera ta confiance en toi et ENFIN tu n'accepteras plus jamais que quiconque s'interpose et tente de troubler notre équilibre. Oui, car tu ne penseras plus seulement à « je », mais bien à « nous ». Tu apprendras à partager, à donner de ta personne et à ne réclamer rien en retour. Tu arriveras à avorter tes nuits pour que les siennes soient les plus agréables possible, et à ne plus te focaliser sur ton apparence.

Tu trouveras le chemin du paradis dans ses sourires, dans ses mains tendus vers le ciel qui t'appelleront pour que tu la berce. Tu trouveras dans ses airs de famille ton père absent, ainsi que tes racines  à travers son regard.
Elle sera la meilleure partie de toi, de lui, de nous. Tu comprendras alors pourquoi tu es passée par toutes ces étapes, pourquoi tu as abandonné tes rêves d'enfant, pourquoi tu n'as pas donné suite à certaines ambitions. Que ces sacrifices étaient simplement une condition sine qua none au rendez-vous de ta vie. A la rencontre du bonheur. A ton bonheur. Le nôtre. 


Continues de croire en toi. Ne laisse personne te dire que tu es incapable de faire quoique ce soit qui te tienne réellement à cœur. N'aies pas honte d'être qui tu es, car rien ni personne ne peut l'incarner mieux que toi-même.
N'en veux pas aux personnes qui te décevront. La rancœur est un sentiment qui puni celui qui le ressent, car elle a cette capacité de le priver de toute plénitude.
N'essaie pas de plaire à des personnes qui sont fausses et qui ne cherchent pas à voir ce qu'il y a de bien en toi. Celui qui refuse d'être ton allié ne mérite pas ton attention, aussi populaire soit-il (elle). 
Et surtout , ne regrette rien. N'oublie pas que tu as le droit à l'erreur et que c'est cette même expérience de la vie qui pave cette route qui te mène à eux. 

Courage, et vis. Inconditionnellement seulement.
Signé: Celle que tu seras demain.