samedi 18 février 2017

Quelques réflexions sur un divan...

J'ai 25ans et j'ai peur de l'avenir.

Quand j'ai eu 18ans, je croyais tout savoir. Rien ne m'effrayait.
Oui, j'ai eu un âge où l'on rêve de tout alors que l'on ne sait rien. Où l'on est persuadé que l'on va visiter le monde avec son sac à dos, et où les responsabilités ne sont que des chimères ne polluant pas plus notre esprit que notre perception de l'avenir.

J'ai eu un âge où j'ai cru que mon bulletin de vote choisi scrupuleusement dans un isoloir changerai quelque chose à la face du monde.
Où j'ai pensé naïvement que la politique était une question de conviction et de choix éthiques où l'on désigne son porte parole.
Des attentats et quelques poignées de mains (ensanglantées) médiatisés plus tard, j'ai compris qu'il n'en était rien. Qu'un chiffre sur un compte en banque peut l'emporter sur l'Humain, que pour une poignée d'euros certains n'iront jamais en prison, et qu'à l'autre bout du monde, des enfants innocents font face au tourisme de consommation.
J'ai compris que cela ne changera pas tant que nous travaillerons 5 jours sur 7 pour que le week-end venu, nos gosses se gavent de McDonald's devant un Pixar, tandis que nous projetons de nous endetter pour une berline toutes options, promotion sièges en cuir ON.

J'ai eu un âge où j'ai aimé quelqu'un qui me tuais à petit feu. Où j'ai réussi à perdre cette partie de moi que je retrouve progressivement depuis que ma fille est venue au monde. Il m'a fallut pas moins de 7ans pour me remettre à écrire.. ça paraît beaucoup, mais croyez le ou non, ça passe à une vitesse folle.

J'ai eu un âge où j'ai fais de la peine à des personnes qui ne le méritaient pas. Où l'on m'a donné plus de crédit que ce que je ne méritais réellement,  où j'ai pu être décevante aux yeux de ces mêmes personnes.
J'arrive à un âge où j'ai fais la paix avec moi même, et avec ceux qui m'en ont voulu. Même si je ne leur ai pas exprimé mon mea-culpa , je profite de ces mots pour le faire car je ne suis pas parfaite, et parfois, il vaut mieux laisser le temps m'expliquer certaines subtilités de la vie qui ont pu m'échapper autrefois.

J'ai eu un âge où j'ai coupé le cordon ombilical avec ma mère, avec toutes les questionnements que cela implique. J'ai fais ma route avec toujours une pensée pour elle, sans avoir à l'appeler quotidiennement pour qu'elle en soit consciente. J'ai eu un âge où j'ai constater qu'il est physiquement impossible qu'elle soit là h24 pour moi, où me faire une raison sur un tas de choses paraissait être la solution à ma rancoeur.
J'arrive à un âge où je reconnais mes torts, mais où j'essaie de me servir des leçons tirées de mon vécu pour ne pas perpétuer les mêmes erreurs.



J'arrive à un âge où plus rien ne me paraît évident. Où chaque jour qui passe me mène vers un questionnement permanent. Que vais-je faire ? Qui vais-je devenir? Qui sera là demain?
J'arrive à un âge où, comme dirait Socrate, je sais que je ne sais rien. Ou l'idée même de prendre des initiatives implique un questionnement incessant dans mon esprit.
J'arrive à un âge où le doute chaperonne mes expériences passées, présentes et futures.
J'arrive à un âge où j'ai compris que rien ne compte plus que l'avenir de ma fille. Où je me suis fait la promesse de préserver son innocence, son enfance de toutes les choses auxquelles j'ai pu être confrontée.
J'arrive à un âge où je réalise qu'elle me prendra pour exemple, ce qui implique que je réfléchisse à deux fois avant d'agir.
Je suis à un âge où je sais ce que je veux, et je sais qui je veux être quand il s'agit d'elle. Je me dois d'être son pilier, et je crois que c'est bien la seule chose dont je suis réellement sûre et certaine dans cette aventure tumultueuse qu'est la vie.

Si désormais, chaque faits et gestes peut avoir des conséquences plus importantes que jamais, c'est l'amour de ma fille qui m'aidera à trancher...
Alors j'ai des pistes. Des éléments de réponses, qui me permettent de garder la tête froide.

Et c'est en me posant ces questions que j'ai compris que la grande énigme de ma vie se résumait en un mot: la confiance.
En effet, comment être confiante si mon premier pilier n'a jamais prononcé cette phrase en y croyant réellement : "J'ai confiance en toi".

Comment accorder du crédit aux auspices si ce concept de confiance m'est si étranger ?
Comment avoir confiance si je me suis investie par le passé avec la mauvaise personne ?
Comment être confiante lorsqu'on t'a fait croire que tu n'étais pas capable par le passé?


C'est très simple. Il m'a fallut rencontrer la bonne personne.
Encore faut-il reprendre ce concept de "bonne personne". Car non, cela ne signifie par "homme ou femme parfaite" mais cela représente l'homme ou la femme dans sa dimension la plus humaine soit-elle, ses qualités et ses défauts all inclusive.
Il n'est pas parfait, il y a même des jours où je crois que l'on pourrait s'entretuer en un croisement de regard tel un duel starring John Wayne.
Mais c'est simplement lui qui m'a fait croire en moi en trouvant les bons mots aussi simples soient-ils. C'est lui qui me reprend quand je doute de moi, quand j'emploie les mots d'un(e) autre pour parler de moi, de mes erreurs ou de mes craintes.
C'est lui qui devine mes pensées quand mon regard est lointain, et pour cela, même si la confiance n'est pas totalement acquise, je ne peux que ressentir une entière

 g r a t i t u d e .



Une maman ordinaire.

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